10 000 demandes d’hébergement refusées chaque année : Qu’en pense François Legault ?

Montréal, le mercredi 17 octobre 2018.  Ce matin étaient réunies plus de 150 représentantes de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes afin d’interpeller le nouveau premier ministre et son gouvernement sur le sort réservé aux femmes violentées dans l’ordre de ses priorités.

En présence de Catherine Éthier, talentueuse chroniqueuse, qui a répété son admiration pour ces battantes et la nécessité d’agir, elles ont crié leur rage contre le manque de volonté politique. « Le gouvernement doit s’attaquer fermement aux violences envers les femmes ! », affirme Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF). Elle rappelle qu’une femme sur trois subira de la violence conjugale ou sexuelle au cours de sa vie et insiste : « #Moiaussi a montré la pointe de l’iceberg de la violence envers les femmes. L’homicide par partenaire ou ex partenaire est la première cause de meurtre des femmes entre 18 et 24 ans ! Près de 12 femmes sont tuées par leur compagnon chaque année au Québec ! »

Sylvie Bourque, présidente de la FMHF et directrice de la maison Inter-Val 1175, est choquée : « Bien que nos maisons accueillent près de 3500 femmes et leurs 1500 enfants, le taux d’occupation avoisine voire dépasse les 100% et nous devons refuser entre 6 000 et 10 000 demandes d’hébergement chaque année faute de place disponible au moment de l’appel. Quand on dit non à une femme, on ne sait pas si on la renvoie vers un conjoint violent, un propriétaire agresseur, ou tout simplement dans la rue, souvent avec ses enfants. »

Marie-Christine Plante, adjointe de direction à la maison Carrefour pour elle, ajoute que les situations des femmes sont complexes et nécessitent de nombreuses démarches. « L’aide sociale, l’IVAC, l’aide juridique, les services d’interprétariat, le processus migratoire, le parcours dans le système de justice, l’accès à un logement social ou un HLM : les délais sont tellement longs et les contraintes si élevées que les femmes sont sans cesse discriminées. »

Il reste beaucoup à faire et les maisons sont des actrices essentielles de la sécurité et de la dignité des femmes. Afin d’accomplir leur importante mission, elles doivent avoir les moyens d’agir. « Nous sommes ici pour lancer un appel clair au nouveau premier ministre et à son futur gouvernement : De Montréal ou Québec, de Chibougamau à Gaspé, de Sherbrooke à Gatineau, toutes dénoncent une même réalité : les maisons débordent et ne peuvent plus répondre à la demande » réitère madame Monastesse.

S’il n’a pas évoqué la violence envers les femmes dans le cadre de la campagne électorale, le nouveau premier ministre et son futur gouvernement doivent désormais actualiser le plan d’action 2018-2023 en matière de violence conjugale.

Les besoins sont énormes, les attentes sont grandes. Nous répétons que nous souhaitons êtres des alliéEs.

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Source et info

Marie-Hélène Senay
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