Montréal, le 22 avril 2025 – À la suite de la publication de l’article de La Presse intitulé « Un proxénète recrute une victime dans un centre d’hébergement pour femmes », la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) souhaite apporter d’importantes clarifications.
Certains propos dans l’article semblent vouloir responsabiliser le manque de sécurité des maisons plutôt que de responsabiliser l’agresseur. La complexité des réalités vécues en maison de 2e étape, où les femmes, hébergées en logements transitoires et autonomes, vivent dans un cadre favorisant leur reprise de pouvoir.
Il ne faut pas instrumentaliser ce cas pour jeter un discrédit sur les maisons d’hébergement ou les centres de femmes. Ce sont des lieux de répit, de protection, et souvent la seule barrière entre une femme et l’exploitation. Ce n’est pas un problème de portes ouvertes : c’est un problème de violence systémique et ciblée. Lorsqu’un agresseur tente ou réussit à s’introduire dans une maison d’hébergement, ce n’est pas la preuve que ces lieux sont dangereux ou mal gérés. C’est plutôt la preuve de la violence des stratégies de contrôle utilisées par certains hommes. Ils vont jusqu’à cibler intentionnellement ces espaces, en usant de coercition pour maintenir leur emprise.
La sécurité des femmes et des enfants hébergé·es, tant en 1re qu’en 2e étape, demeure une priorité absolue pour la FMHF. Les maisons de 2e étape sont des milieux confidentiels, sécurisés et conçus pour répondre aux besoins de femmes ayant vécu des situations de violence chronique, souvent en contexte post-séparation. Elles œuvrent quotidiennement à concilier liberté, autonomie et protection.
Nous condamnons fermement toute tentative d’exploitation, de contrôle ou de recrutement de femmes à proximité ou à l’intérieur des maisons d’hébergement. Ces espaces doivent rester des lieux de sécurité, de confiance et de reconstruction.
Enfin, la FMHF souhaite réitérer sa solidarité avec l’ensemble des organisations qui représentent les maisons d’hébergement, particulièrement celles qui, comme nous, œuvrent à la défense des droits, de la sécurité et de la dignité des femmes. Rappelons que la responsabilité est celle de l’agresseur, non pas de la maison.
CONTACT MÉDIA : Elisabeth Viens Brouillard | eviens-brouillard@fmhf.ca
À PROPOS DE LA FMHF :
La FMHF représente 37 maisons d’hébergement de première étape au Québec qui hébergent chaque année près de 2500 femmes et leurs 1500 enfants, victimes de violences conjugale et familiale, de traite, de violences justifiées sur «l’honneur», d’agressions et d’exploitation sexuelles, etc. La FMHF représente également 19 maisons de deuxième étape, qui accueillent les femmes et leurs enfants pour de l’hébergement à plus long terme assurant ainsi leur sécurité physique et psychologique afin de favoriser leur reprise de pouvoir sur leur vie.