Montréal, le 27 mars 2025 – La Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) reçoit avec une profonde inquiétude le budget dévoilé aujourd’hui par le gouvernement du Québec. Encore une fois, les femmes violentées et leurs enfants sont laissés pour compte.
Le maintien du rehaussement déjà prévu de 2,3 millions pour plus d’une centaine de maisons hébergement de première étape sans bonification et de 1,3 millions pour une cinquantaine de maisons de seconde étape réparties au Québec, est une décision alarmante et critique pour notre réseau. Malgré des injections significatives au courant des dernières années, le contexte actuel où les besoins explosent, où les maisons d’hébergement sont en surcharge et peinent à répondre à la demande, cette stagnation budgétaire se veut une réponse insuffisante et dangereuse.
« Nos maisons sont au front chaque jour pour accueillir, protéger et accompagner les femmes et les enfants victimes de violences. Ce budget ne prend pas en considération l’urgence grandissante que nous vivons sur le terrain et la saturation atteinte en termes de dispensation de services et de capacité d’hébergement », déplore la directrice générale de la FMHF, Manon Monastesse.
Nous saluons toutefois, l’octroi de 300 000 $ par année pendant deux ans pour soutenir le projet ASIFI (Accompagnement des survivantes immigrantes et femmes immigrantes), une initiative essentielle pour mieux rejoindre et accompagner les femmes pour qui la langue est une barrière lorsqu’elles souhaitent quitter une situation de violence et vivre en sécurité.
Le budget prévoit également la création de 1 000 nouvelles unités de logements subventionnés dans le cadre du Programme de supplément au loyer (PSL), une annonce positive, mais largement insuffisante. Bien que l’annonce de nouveaux PSL soit importante dans le contexte actuel de la crise du logement, nous rappelons qu’il s’agit d’une mesure temporaire. Miser uniquement sur des subventions dans le parc privé revient, pour le gouvernement, à se désengager de sa responsabilité en matière de logement social.
La construction de logements sociaux pérennes, incluant des unités avec soutien communautaire, demeure urgente et incontournable pour garantir, à long terme, la sécurité et la stabilité des femmes et des enfants victimes de violence. Il est impératif que le gouvernement prenne ses responsabilités en investissant dans des solutions durables, structurantes et véritablement accessibles.
En refusant de bonifier adéquatement les investissements dédiés aux maisons d’hébergement, le gouvernement fait le choix d’ignorer une réalité criante : celle de milliers de femmes et d’enfants qui, faute de ressources suffisantes, risquent de ne pas avoir accès à un hébergement sécuritaire ni un accompagnement adéquat.
La FMHF appelle le gouvernement à revoir sa position et à reconnaître l’urgence d’agir pour protéger les plus vulnérables de notre société. Il en va de la sécurité, de la dignité et de la vie de milliers de femmes et d’enfants.
CONTACT MÉDIA : Elisabeth Viens Brouillard | eviens-brouillard@fmhf.ca
À PROPOS DE LA FMHF :
La FMHF représente 37 maisons d’hébergement de première étape au Québec qui hébergent chaque année près de 2500 femmes et leurs 1500 enfants, victimes de violences conjugale et familiale, de traite, de violences justifiées sur «l’honneur», d’agressions et d’exploitation sexuelles, etc. La FMHF représente également 19 maisons de deuxième étape, qui accueillent les femmes et leurs enfants pour de l’hébergement à plus long terme assurant ainsi leur sécurité physique et psychologique afin de favoriser leur reprise de pouvoir sur leur vie.