Voilà autant de commentaires qu’on entend partout après une nouvelle comme celle de Ray Rice, joueur de football américain, qui a violenté sa conjointe. C’est la femme, la victime dans cette histoire. C’est pourtant elle qu’on blâme dans les médias de ne pas être partie après cet incident. On apprend qu’elle est toujours avec lui, qu’elle l’excuse de ce qui est arrivé, et qu’elle en veut aux médias de faire toute une histoire avec ça!
Plusieurs raisons font qu’une femme retourne ou demeure avec un conjoint violent. C’est plus compliqué que 1 + 1 = 2! Le cycle de la violence, les justifications de l’agresseur pour expliquer son geste, l’espoir que ça laisse à la victime, la responsabilisation sociale de la victime à la place de l’agresseur, la socialisation des hommes et des femmes, l’emprise de l’agresseur sur sa victime comme celle d’un gourou sur sa secte… Voilà autant de bonnes explications!
D’autres raisons
D’autres raisons comme le sentiment amoureux toujours présent, la présence des enfants, la pression sociale qui valorise encore les familles unies et dont la responsabilité en est encore majoritairement attribuée aux femmes, la perte de l’estime de soi, conséquence d’années de dévalorisation… Trois sentiments nourris par l’agresseur chez la victime font se perpétuer la violence: la peur, le doute et la culpabilité. Ça amène un sentiment d’impuissance qui paralyse la victime. Elle ne voit plus comment s’en sortir.
Il est faux de croire que de quitter un conjoint violent va nécessairement faire cesser la violence. C’est lors de la séparation que le danger est le plus grand pour certaines victimes et que nous voyons apparaître les cas d’homicides en contexte de violence conjugale. C’est une réalité la violence post-séparation!
Mon but n’est pas de vous convaincre à tout prix, mais de vous demander de faire l’effort de vous renseigner avant de porter des jugements qui font que les femmes n’osent pas parler de ce qu’elles vivent et encore moins porter plainte. La violence conjugale est plus qu’un problème de chambre à coucher, c’est un problème social! Il faut accompagner les femmes plutôt que les culpabiliser davantage. On peut se sortir de la violence conjugale. Il faut aller chercher de l’aide et dénoncer.
par Susy Côté, Auberge de l’Amitié Roberval inc.