La rémunération des hommes et des femmes affichait un écart de 2,93 $ l’heure en 2016. Toutefois, les femmes ont amélioré leur situation durant la dernière décennie, passant de 86,6 à 88,6 % de la rémunération des hommes.
Ces données sont tirées du plus récent Annuaire québécois des statistiques du travail, qui a été publié lundi par l’Institut de la statistique du Québec.
C’est donc dire que leur situation sur le plan de la rémunération s’améliore, mais très lentement, a souligné au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, lundi, Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ.
« À ce rythme-là, une réduction de 2 points sur 10 ans… Et il reste encore 10 points [à gagner pour rattraper la rémunération des hommes]. À ce rythme-là, combien de temps ça va prendre pour arriver [à la parité] ? », s’est demandé M. Cloutier-Villeneuve. Il reconnaît que 2 points en 10 ans, « ce n’est pas un changement qui est d’une grande importance. Si on faisait de 1997 à aujourd’hui, on verrait une plus grande variation ». Donc, la situation des femmes s’améliore sur le plan de la rémunération, mais à très petits pas.
Salaire horaire
En chiffres bruts, la rémunération horaire d’une femme atteignait 22,74 $ en 2016, contre 25,67 $ pour un homme. Mais cette rémunération horaire des femmes a grimpé de 30,4 % sur 10 ans, alors qu’elle a augmenté de 27,4 % pour les hommes durant la même période.
Les femmes se retrouvent aussi plus nombreuses dans les emplois moins rémunérés, soit dans les strates de 20 $ l’heure et moins. Elles sont plus nombreuses dans des industries comme le commerce, de même que l’hébergement et la restauration. De même, elles sont moins nombreuses dans les strates de rémunération de 30 $ et plus — sauf pour le secteur de l’enseignement, par exemple.
Pour ce qui est de la rémunération hebdomadaire, la rémunération des femmes a crû de 31,4 % pendant la décennie 2006-2016, alors que celle des hommes a crû de 26 %. M. Cloutier-Villeneuve fait valoir que plusieurs critères entrent en ligne de compte pour rehausser la rémunération en général, comme l’ancienneté dans un poste, l’expérience, la durée de la semaine de travail, le fait d’être syndiqué ou non, la scolarisation et le type d’industrie où l’on travaille.
En 2016, les femmes occupaient 1 984 600 emplois et les hommes 2 148 600. Cette statistique inclut toutefois le travail autonome. Il s’agit d’une croissance de 13,3 % pour les femmes durant la décennie 2006-2016 et de 7,9 % pour les hommes.
Paru sur le Devoir
crédits photo: Tim Boyle