Québec «réinvestit» 20 millions dans l’aide communautaire aux familles

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Cet investissement représente une hausse considérable d’environ 50 % du financement du réseau de haltes-garderies et de 260 organismes communautaires, mais sur une période de deux ans. Par la suite, tous ces organismes devront se démener pour assurer leur financement, qui reste fragile d’une année à l’autre.

« On fait beaucoup de travail pour tenter d’annoncer de nouvelles enveloppes récurrentes à l’avenir. C’est l’effort que je pouvais faire actuellement dans le cadre de cette année budgétaire », a dit Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir, du Sport et de la Famille, au cours d’un événement dans l’est de Montréal, lundi matin. Ces sommes s’ajoutent à d’autres qui ont été annoncées au cours de la dernière année dans le milieu communautaire en éducation, a souligné le ministre.

Ces centaines de groupes communautaires font un travail essentiel, souvent dans l’ombre et avec de maigres ressources, pour aider des enfants à partir du bon pied dans la vie. Le ministre Proulx l’a souligné : il est crucial d’aider le plus tôt possible, avant même leur entrée à l’école primaire, les jeunes qui peuvent avoir des difficultés d’apprentissage.

Les représentants de groupes communautaires ont applaudi à l’injection de 20 millions annoncée lundi par le ministre, mais ils soulignent que tout sera à recommencer dans deux ans — après le scrutin de l’automne 2018.

« C’est une très bonne nouvelle qu’il y ait un réinvestissement. […] On va devoir travailler avec le ministre pour s’assurer que ces sommes-là deviennent pérennes », a réagi Louisane Côté, directrice générale de la Fédération québécoise des organismes communautaires famille.

Nicole Léger, ex-ministre péquiste de la Famille (invitée lundi à l’annonce du ministre Proulx, dans sa circonscription de Pointe-aux-Trembles), a souligné elle aussi le caractère ponctuel de l’investissement de 20 millions. « On a vécu deux ans d’austérité, il y a maintenant une panoplie d’annonces du gouvernement », dit-elle.

« Le gouvernement libéral a tendance à faire du financement par projets et par ententes spécifiques. Mais ce qui est fondamental, c’est de reconnaître la mission de ces organismes communautaires. Ces organismes sont depuis très longtemps des partenaires du ministère de la Famille. »

15 000 élèves en difficulté de plus

Le ministre Proulx n’est pas surpris par la hausse du nombre d’élèves handicapés ou ayant une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) dans les écoles du Québec. Quelque 207 016 élèves vivaient une difficulté en 2015-2016, comparativement à 191 747 deux ans plus tôt, a rapporté Le Journal de Québec. « On diagnostique beaucoup plus tôt qu’on le faisait auparavant, ce qui fait en sorte qu’on a plus d’élèves en difficulté. Les diagnostics sont aussi plus précis », a dit M. Proulx, lundi. L’important, selon lui, est d’intervenir le plus tôt possible dans la vie des enfants. Il a évoqué le « parcours du combattant » pour obtenir un diagnostic et des services. « Il faut travailler pour que le service se rende », a dit le ministre. Québec a investi au cours des dernières années pour augmenter le nombre de professionnels qui appuient les enseignants et les élèves en difficulté. Il faut aussi « revoir nos façons de faire », dit Sébastien Proulx.

Paru sur le Devoir

crédits photo: Jacques Nadeau