Ras-le-bol des organismes communautaires

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«Il y a 15 ans, le gouvernement a adopté une politique de reconnaissance et de financement des groupes communautaires. On y déclarait que ceux-ci sont une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec. On s’engageait à verser un financement en appui à la mission globale. Depuis tout ce temps, le financement de base des groupes stagne», dénonce le coordonnateur de la Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec/Mauricie, François Landry.

Selon lui, les organismes n’ont plus les ressources nécessaires pour faire face au nombre croissant des demandes de services. Confrontés à une hausse marquée de leur taux de fréquentation, les travailleuses et travailleurs du milieu s’essoufflent, d’où la nécessité, pour eux, de se faire entendre afin d’obtenir le soutien nécessaire pour jouer efficacement leur rôle auprès de personnes qui vivent des problématiques variées.

«Pour mettre un terme à cette situation, les 4000 groupes d’action communautaire autonome de la province ont décidé de parler d’une seule voix et en région, c’est plus d’une dizaine d’actions de mobilisation et d’activités de sensibilisation qui se dérouleront le 8 novembre prochain», a-t-il annoncé.

Grève, fermeture d’organismes, rencontre de députés, interruption de services, manifestations festives, caravane de la noirceur, soupe populaire et distribution de tracts: voilà autant de moyens qui seront utilisés pour «se faire voir». Pour l’occasion, les manifestants seront vêtus de noir afin, dit-on, de représenter «la sombre perspective d’avenir sans un engagement du gouvernement».

Sous la bannière Engagez-vous pour le communautaire, les groupes revendiquent un rehaussement substantiel de leur subvention de base afin de soutenir les personnes qui fréquentent leurs ressources. Ils demandent aussi le respect de leur autonomie, une meilleure reconnaissance ainsi qu’un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux, surtout avec des surplus de 2,2 milliards de dollars dans les coffres de l’État.

«Ces revendications sont globales, à l’image de la solidarité qui existe entre les groupes et de leur engagement envers la population vulnérable. Nous sommes essentiels à la société mauricienne et centricoise et des milliers de personnes comptent sur nous chaque jour», souligne M. Landry.

D’ailleurs, lors de la conférence de presse, plusieurs sont venus témoigner des services rendus par certains de ces organismes. C’est le cas, entre autres, de Gaétan Perreault qui s’est fait un réseau de contacts et d’amis au Centre de jour et d’entraide en santé mentale, Le Traversier, ou encore, de Roger Landry, qui a reçu l’accompagnement nécessaire auprès du Mouvement d’action solidaire des sans-emploi des Chenaux.

Pour sa part, Hélène Moreau a exprimé sa profonde reconnaissance envers les Artisans bénévoles de la paix sans qui «je serais une affamée psychiatrique», a-t-elle lancé. «J’ai trouvé ma dignité grâce à COMSEP», a renchéri de son côté Raymonde Cochrane. Selon elles, si les organismes venaient à fermer leurs portes, «ce serait catastrophique». «Il y a des centaines de personnes qui ne sauraient plus vers qui se tourner pour avoir de l’aide», ont-elles conclu.

Paru dans le Nouvelliste

crédits photo: Stéphane Lessard