Omaima Hoshan, une réfugiée syrienne lutte contre les mariages forcés

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Les mariages forcés seraient en hausse depuis la vague migratoire qui a suivi la guerre civile syrienne : de plus en plus d’adolescentes sont mariées de force pour obtenir une situation légale en-dehors de la Syrie.

Les mariages forcés des filles, seraient un passeport pour la liberté ?

Pourtant il s’agit de les contraindre à l’esclavage domestique fait de violences conjugales assorties de violences sexuelles sur mineures (donc viol et pédophilie), qui ont pour conséquences des grossesses précoces, une forte mortalité à l’accouchement ou des décès par suicides, au-delà de mettre un terme à la scolarité des filles.

D’ici à 2050, 1,2 milliard d’adolescentes pourraient être victimes de mariages forcés. 

En Jordanie, dans les camps de réfugiés, au moins un tiers des mariages est un mariage précoce.

Omaima vit dans un camp de réfugiés syriens à Zaatari en Jordanie. Bien que les conditions de vie au quotidien ne soient pas faciles, elle y a retrouvé une certaine insouciance que la violence dans son pays d’origine avait presque détruit. Jusqu’au jour où elle a vu sa meilleure amie partir, pour ne plus jamais revenir, après que ses parents l’ont mariée à 14 ans seulement à un homme plus âgé qu’elle. C’est ainsi qu’elle a été confrontée à la dure réalité des unions précoces et forcées et qu’elle a décidé d’agir pour les empêcher.

« Elle ne voulait pas se marier mais sa famille a pensé que c’était la meilleure solution pour elle. »

Soutenue par sa famille, cette jeune fille de 15 ans va à la rencontre ​des autres adolescentes de son camp pour les éveiller et les sensibiliser à ce sujet qui pourrait bien les concerner un jour et contre lequel elles doivent résister pour s’assurer un véritable avenir. Omaima a lancé des ateliers de théâtre ainsi que de dessin pour qu’elles puissent exprimer à leur manière leur point de vue sur la question et discuter toutes ensemble de leur futur, de leurs droits, de leurs rêves.

« Certaines filles pensent que se marier tôt, c’est une très bonne chose, que si elles mettent leur robe et du maquillage, elles seront heureuses. Mais quel sera leur destin ensuite ?«  demande cette courageuse ado à ses camarades attentives dans un reportage de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.« Quand je vois des jeunes filles en Syrie et dans les camps être mariées alors qu’elles sont encore mineures, ça me fait peur. Je ne me sens pas en sécurité. Leur avenir se retrouve perdu, détruit, Je ne peux pas accepter ça !« 

Omaima profite de ces rencontres pour rappeler l’importance dans l’éducation, droit fondamental dont cette pratique prive les jeunes filles. Elle-même travaille dur à l’école pour pouvoir poursuivre ses études, prendre en main son avenir et devenir avocate.

« Mon père est fier de moi. C’est lui qui me donne le courage de parler et d’être éloquente. Son soutien et celui de ma mère me rende plus forte. Je pense qu’il est de mon devoir de défendre les droits de ces filles.« 

En Jordanie, dans les camps de réfugiés, au moins un tiers des mariages est un mariage précoce. Grâce à sadétermination et sa pédagogie, cette jeune Syrienne se donne les moyens de changer la donne et on ne peut que l’applaudir.

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Article issu de Sans compromis – féminisme pour le progressisme 

crédits photo: Annie Sakkab/UNHCR