Nuit des sans-abri : Coucher dehors pour la cause

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«C’est une nuit malheureusement encore nécessaire. Nous avons eu un point de presse récemment sur la disparition de maisons de chambres, ce qui risque encore d’aggraver le problème, tout comme l’insuffisance des logements sociaux. Nos actions se poursuivent 365 jours par an», explique le porte-parole de la Nuit des sans abri et coordonnateur du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RASPSIM), Pierre Gaudreau.

27 ans plus tard 

Ce qui était un petit évènement pour sensibiliser les gens à la situation des jeunes itinérants se déploie aujourd’hui dans plus de 30 villes. Cette nuit «à coucher dehors» est une occasion de rappeler que de plus en plus de gens vivent dans la rue à la veille de l’hiver, mais surtout que cela résulte de choix sociaux et politiques. «La rue, ce n’est pas une fatalité. Bien sûr, il y a des choix individuels, mais il s’agit surtout de conséquences de politiques sociales. Il est de notre responsabilité de prendre des actions pour sortir les gens de la rue», soutient Pierre Gaudreau.

Plus de monde dehors

L’hiver dernier, les organismes qui hébergent des personnes itinérantes ont enregistré des records de fréquentation avec plus de 80 000 nuitées d’occupation. Vivre dans la rue touche de plus en plus de monde que l’on soit un homme, une femme, un jeune ou un aîné. Il faut changer notre image du «vieil alcoolique du bas de la ville», car des gens d’un plus large spectre y atterrissent et y survivent.

«On croise plus d’itinérants au centre-ville, où il y a une plus grande acceptation, mais ils se retrouvent dans tous les quartiers. Les quartiers de Côte-des-Neiges et Verdun-Sud-Ouest ont d’ailleurs tenu des assemblées citoyennes sur cette question. L’itinérance est partout, même en banlieue», relève le coordonnateur du RAPSIM.

Les clés politiques à l’itinérance

Le gouvernement du Québec a adopté en février 2014, la Politique nationale de lutte à l’itinérance, suivi d’un plan d’action intersectoriel en itinérance 2015-2020. À Montréal, de nombreux acteurs communautaires s’allient à la ville pour répondre à l’alourdissement du phénomène.

«La Ville de Montréal soutient beaucoup de projets, cela a été une priorité du maire Coderre depuis le début. Le milieu communautaire est très actif dans cette problématique, mais il ne peut pas à lui seul prévenir et réduire l’itinérance. Il faut que le gouvernement du Québec contribue lui aussi à ce dossier, tout comme le gouvernement fédéral l’a promis», affirme Pierre Gaudreau.

Quelle soit cachée comme à Côte-des-Neiges, en développement comme dans Verdun ou le Sud-Ouest ou encore en déplacement comme dans Hochelaga-Maisonneuve, l’itinérance progresse dans la métropole. Une réalité complexe aux multiples visages que connaissent bien les organismes d’hébergement et de référence destinés aux sans-abri.

La 27e Nuit des sans-abri débutera le 21 octobre par une marche de solidarité au square Phillips, à 18 heures. Elle se poursuivra à la Place Pasteur, sur la rue St-Denis (entre Maisonneuve et Ste-Catherine) à compter de 19 heures jusqu’à 7 heures du matin.

Document joint : L’itinérance à Montréal : au-delà des chiffres, RAPSIM

Article paru dans Collectif Quartier

 

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