Des millions pour un sommet mondial contre les viols massifs dans les pays en guerre, mais peu d’aide sur le terrain

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Cette cause est devenue le cheval de bataille de l’épouse de Brad Pitt depuis plusieurs années. Envoyée spéciale du HCR, l’actrice a d’ailleurs effectué plusieurs voyages de sensibilisation, notamment au Rwanda et en Bosnie. Un an après le sommet, le bilan est sombre. Selon des investigations de la presse anglaise, ces trois jours ont coûté cinq fois plus cher, que le budget total alloué par le Royaume-Uni contre ce fléau.

L’enquête du Guardian, sur l’impact d’Angelina Jolie et de William Hague sur le terrain, montre que les violences sexuelles ont en réalité redoublé. Au Congo, 48 femmes sont violées et mutilées par heure. 

«Tant de choses ont été promises…» se désole Masika Katsuva, l’une des victimes des viols massifs de Minova, où en septembre 2012, 97 femmes et 33 mineures de 6 à 17 ans ont été violées et atrocement mutilées, par des soldats de l’armée congolaise, en déroute. Dix jours d’horreur.

« La ville (…) a été le théâtre d’un des épisodes les plus sombres de l’histoire des violences sexuelles dans un pays que l’ONU a surnommé  « la capitale mondiale du viol »». La venue en 2013 à Goma d’Angelina Jolie et de William Hague avait pourtant provoqué un électrochoc. 

Sous la pression internationale, le procès s’annonçait historique et le chef de l’Armée avait alors déclaré  : «Tous les gros poissons seront arrêtés et jugés».

Au final, aucun gradé n’a été inquiété. Sur les 39 soldats prévenus, seuls deux jeunes ont été condamnés. Selon les révélations du Guardian, les officiers de l’ONU se sont en coulisses entendus avec l’armée congolaise pour ne pas soutenir le bon déroulement procès. Aujourd’hui, les menaces et les violences continuent. Les victimes n’ont jamais vu la couleur des 20 000 euros de dommages et intérêts par personne, confirmé par le gouvernement et les promesses de réparations gynécologiques ne se sont jamais matérialisées.

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