Maintien de services essentiels en itinérance : des actions demandées dès le budget fédéral 2016

11891501_845896342191467_8752655719158305801_o

Au Québec, de nombreux organismes qui bénéficiait de la Stratégie des Partenariats de Lutte à l’Itinérance (SPLI) avant sa réorientation par le gouvernement conservateur vont devoir fermer totalement ou en partie des services essentiels en matière de prévention et d’intervention auprès des personnes en situation ou à risque d’itinérance. De plus, le soutien aux immobilisations a été pratiquement réduit à néant. Alors que certains organismes ont vu leur financement réduit ou coupé en 2015, un grand nombre d’entre eux vont devoir cesser ces services au 31 mars 2016. Nous demandons un réinvestissement dans le budget 2016 pour les rétablir ou assurer leur maintien.

Le gouvernement précédent a imposé une réorientation de la SPLI vers le modèle “housing-first” qui a eu pour effet de priver les initiatives en prévention et celle mettant de l’avant une approche globale d’intervention de la majorité des fonds disponibles. Or, selon une recherche récente du Centre canadien de politiques alternatives, le modèle “housing-first” ne s’attaque pas aux causes structurelles de l’itinérance, ne s’adresse qu’à une minorité de personnes sans-abri et la perte de financement pour les interventions de soutien va mettre en péril l’amélioration de la condition de vie des personnes. Ainsi, au 31 mars 2016, nous avons recensés qu’au moins 30 projets vont prendre fin ce qui représente plus de 10 000 personnes qui ne seront plus rejointes par l’initiative fédérale de lutte à l’itinérance au Québec. Parmi ceux-ci, le Foyer des Jeunes Travailleurs et Travailleuses de Montréal (FJTTM) sera obligé de réduire de 50 % son offre de service en fermant 8 chambres sur 19 d’ici le 31 mars. « Nous fermons des chambres alors que nous recevons plus de 250 nouvelles demandes par année. Ces jeunes vivent des situations extrêmement difficiles en termes de logement, d’accès à l’emploi, de santé physique ou mentale. La perte du financement de la SPLI pousse des jeunes directement dans la rue. » se désole Michel Doray, président du FJTTM.

« La situation de cet organisme n’est pas un cas isolé. La réorientation de la SPLI a des impacts négatifs dans l’ensemble du Québec. Le milieu de l’intervention en itinérance s’en retrouve fragilisé et ce sont autant de personnes en situation de grande vulnérabilité qui doivent composer avec moins de services et qui se retrouvent avec moins d’options pour améliorer leurs conditions de vie, éviter ou sortir de la rue. », déclare Jean-François Mary, coordonnateur du RSIQ. « En mettant tous les œufs dans le même panier, celui du “housing-first”, le gouvernement conservateur a mis en péril des projets pertinents et qui ont fait leurs preuves. Cette situation est intenable. Le nouveau gouvernement fédéral dispose d’une occasion pour démontrer sa volonté de faire plus et mieux pour lutter contre l’itinérance en permettant aux activités menacés de se poursuivre. » conclut Marjolaine Boutin-Sweet, députée d’Hochelaga et porte-parole du NPD en matière de logement et d’itinérance.

Le regroupement demande au gouvernement fédéral de se démarquer de son prédécesseur en redonnant à la SPLI son caractère généraliste et communautaire et en augmentant le budget annuel à 50 millions $ au Québec.

Pour voir le communiqué, cliquer ici

Crédit photo: Facebook RSIQ