Le complexe G cible d’un blocus des groupes communautaires

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«À l’occasion de la rentrée parlementaire, les groupes communautaires autonomes veulent être entendus du gouvernement», explique Véronique Laflamme, porte-parole pour la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Malgré une grève de trois jours en novembre, les élus libéraux n’ont pas répondu favorablement à leur demande de financement de 475 millions $. Des dizaines de représentants des organismes d’aide ont donc choisi d’effectuer des actions d’éclat pour attirer l’attention – une autre manifestation a lieu à Montréal, à la Caisse de dépôt.

«Ces groupes-là sont sous-financés. Ça les empêche de répondre aux besoins de la population», poursuit Mme Laflamme. «Les groupes communautaires interpellent le banquier Carlos Leitao [ministre des Finances] pour lui rappeler que c’est le temps que les gestes suivent les paroles.»

Le budget approche, mais les quelque 4000 groupes communautaires du Québec n’ont pas reçu de signes favorables, regrette-t-elle. Pourtant, les services qu’ils offrent à la population permettent au gouvernement d’économiser gros, plaide-t-elle.

Véronique Laflamme déplore que le ministre des Finances allège les taxes et impôts des entreprises comme les banques plutôt que d’investir dans l’aide aux familles, aux femmes violentées, aux locataires à faible revenu… «C’est deux poids deux mesures dans les choix budgétaires de ce gouvernement.»

De l’extérieur

À Québec, les nombreux manifestants ont pu déambuler et chanter leurs slogans sans gêne au complexe G durant plus d’une heure avant que les policiers interviennent. Entre-temps, le service de sécurité avait demandé aux fonctionnaires de rester dans leurs bureaux de la tour de 31 étages. Finalement, tous ont quitté les lieux sans heurt.

Plusieurs des protestataires étaient venus de l’extérieur de la région en autobus, dont du Saguenay et du Bas-Saint-Laurent. Parmi la troupe Nancy Lamontagne, de la Table régionale des organismes communautaires de la Côte-Nord. Elle voulait dénoncer le manque de financement qui les empêche d’offrir des salaires décents à leurs employés «à bout de souffle» et qui rend «impensable» d’offrir des services sur les 1300 km de littoral.

Paru dans Le Soleil

crédits photo: Pascal Ratthé