La commission parlementaire en matière d’agressions sexuelles : plus nécessaire que jamais

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Le 24 mars 2015, la comission recevait la fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) dans le cadre de ses consultations. La FMHF a déposé un mémoire intitulé «Prévenir et contrer les agressions sexuelles par une politique globale sur l’élimination des violences envers les femmes» . On y rappelle, entre autre, l’importance d’inscrire les agressions sexuelles dans le continum des violences faites aux femmes afin d’effectuer un changement social profond en terme d’égalité entre les femmes et les hommes. 

La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées ou immigrantes a également participer aux audiences en présentant un mémoire : Bilan du plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle: Il reste encore beaucoup à faire!

Rappellons que cette consultation s’inscrit en continuité avec la vague de dénonciations ayant eu lieu sur les réseaux sociaux au cours de l’automne dernier. Ce grand mouvement dévoilait alors le caractère systèmique de la problèmatique, à savoir les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes. Les différentes organisations de défense des droits des femmes se sont alors mobilisées pour exiger une réponse politique à la situation.

Lire les communiqués relatifs à cette période :

Pour suivre les consultations à l’Assemblée nationale, voici un lien menant aux différentes prises de parole pour chacun des groupes.

Situation sur les campus universitaires

Dans la même foulée, la médiatisation des dénonciations d’agressions sexuelles sur les campus universitaires, tant américains que canadiens, a élargit notre vision de la situation. La chaîne de télévision CBC a mené une enquête afin de connaître le nombre d’agressions signalées par les victimes aux instances prévues à cet effet.

Les intervenants interrogés notent que si le nombre élévé d’agressions rapportées sur un campus en particulier est alarmant, un campus qui n’en signale aucune l’est davantage. En effet, une absence complète de cas depuis 2010 semble impossible au regard des statistiques relatives aux agressions dans la société en général. Selon la plus récente publication du ministère de la sécurité publique du Québec à cet effet, le nombre d’infractions pour l’année 2013 seulement s’élève à plus de 5 500, dont 83 % étaient des femmes. On peut donc penser qu’une absence de plaintes témoigne d’un manque flagrant au niveau des instances où les victimes sont appellées à dénoncer.

À ce titre, notons que les institutions membres du réseau des universités du Québec, mais plus particulièrement l’Université du Québec à Montréal (UQAM), n’en signalent aucune depuis les cinq dernières années. Ce constat peut permettre de mieux réfléchir le scandale de dénonciation anonyme qu’a connu l’UQAM récemment. 

Tableau synthèse

Reportage de la CBC