Des données obtenues par le «Globe» en provenance de la majorité des corps policiers du pays et diffusées la semaine dernière montrent qu’un cas d’agression sexuelle sur cinq (19 %) est jugé infondé par la police. 115 forces policières ont même atteint un taux d’au moins un cas sur trois qui n’est pas pris au sérieux.
M. Goodale a demandé aux procureurs de la Couronne et aux enquêteurs «de réexaminer leurs approches, leurs procédures et leurs façons de traiter les cas et les enquêtes afin de s’assurer que nous réglions ce problème et que notre système de justice rende justice aux victimes».
Dans la foulée de cette enquête qui a duré 20 mois, plusieurs corps policiers majeurs, principalement en Ontario, ont déjà annoncé une révision de leurs pratiques d’enquête. C’est notamment le cas de la police de London, de la police régionale de York et de la police de Saskatoon.
La police provinciale de l’Ontario a aussi fait part de son intention d’analyser ses pratiques, elle qui rejette présentement 34 % des plaintes qu’elle reçoit.
La Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal n’ont, de leur côté, pas indiqué avoir de plans pour réviser systématiquement tous leurs cas jugés infondés.
Les deux corps policiers se situent dans la moyenne nationale en rejetant, respectivement, 21 % et 17 % des plaintes qu’ils reçoivent pour agression sexuelle. L’ensemble des corps policiers du Québec qui ont participé à l’enquête présente un taux moyen de 17 %.
Les policiers de Winnipeg sont ceux qui prennent le plus au sérieux ce type de plaintes au pays, avec seulement 2 % des cas jugés infondés.
Pris au sérieux
M. Hawkes a fait valoir que la Police provinciale de l’Ontario prenait au sérieux tous les signalements d’agression sexuelle et de violence et utilisait toutes les ressources nécessaires pour mener des enquêtes «complètes, rigoureuses et professionnelles».
Le commissaire a indiqué que le corps policier examinera ces dossiers au cours des prochaines semaines et publiera un communiqué à la conclusion de la révision, qui inclura un résumé des analyses.
«Nous avons des politiques et des procédures en place, des formations obligatoires pour les enquêteurs et plusieurs niveaux de supervision et d’examen pour ces types d’enquêtes. Nous sommes fermement déterminés à chercher constamment à nous améliorer pour gagner et conserver la confiance du public», a dit M. Hawkes par communiqué, mercredi.
Le commissaire a précisé que s’il était déterminé qu’un signalement d’agression sexuelle n’avait pas fait l’objet d’une enquête adéquate par la Police provinciale de l’Ontario, l’enquête serait rouverte.
«Nous voulons nous assurer que tous les rapports reçus durant cette période ont été classés correctement, que les incidents ont fait l’objet d’enquêtes appropriées et que la bonne catégorie a été utilisée au moment de clore l’enquête. Il faudra du temps pour examiner et évaluer ces incidents et, si cela est nécessaire, nous procéderons à un examen plus approfondi», a-t-il affirmé.
Article de TVA Nouvelles, et de la Presse
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Crédits photo: capture d’écan vidéo Globe and Mail