150 femmes solidaires de celles en situation vulnérable

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En fin d’exercice, après avoir fait ressortir la complexité des divers cas de femmes en pareille situation et du travail des organismes, l’assemblée convenait de l’urgence de construire une maison pour femmes en difficultés.

Réunis en groupes d’une trentaine de personnes, les gens ont aussi identifié l’accompagnement global ( emploi, santé mentale, logement, situation parentale) soutenu par un financement adéquat comme action nécessaire, en plus de s’attaquer aux causes systémiques de cette pauvreté tel l’accès au marché du travail et à des ressources de toutes sortes, ce qui devrait être notamment facilité par une collaboration entre le Centre intégré de santé et des services sociaux de Laval (CISSS) et les organismes communautaires du territoire.

Le concret avant tout

C’est une capsule auditive faisant entendre le témoignage d’une jeune mère monoparentale se cherchant désespérément un travail et des places abordables en garderie qui avait ouvert ce rassemblement duquel découlera un plan d’action dévoilé fin mars.

D’autres capsules du genre, illustrant la précarité financière, violence conjugale, santé mentale défaillante et l’insécurité alimentaire vécue par des milliers de Lavalloises, ont ponctué les conférences et ateliers au programme de cet événement organisé par la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF).  

«C’est l’aboutissement de notre campagne automnale de sensibilisation, de confier Marie-Ève Desforges, qui a coordonné cet ensemble d’activités. Ici, nous voulons mobiliser les gens, identifier les priorités de notre futur plan d’action et en garantir la meilleure application possible sur le terrain.»

«C’est une étape charnière de tout le processus pour venir en aide aux femmes en situation de vulnérabilité, de continuer Marie-Eve Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF. On va approfondir les constats et enjeux. Surtout, nous sommes très heureuses de voir autant de monde venu d’horizons diversifiés: maisons d’hébergement, milieu de la santé et politique, employabilité, immigration, organismes communautaires.»

Portrait complexe et utile

Ce colloque est le couronnement de la vaste étude lancée en septembre 2015, dans le cadre de la Marche mondiale des femmes.

Parmi les constats troublants, 98 % des ressources d’aide consultées devaient recommander les femmes vers d’autres entités et 57 % d’entre elles devaient même les diriger vers d’autres régions. Exemple: en 2017, il n’existe toujours pas de ressource exclusive pour les femmes itinérantes ou autres situations vulnérables.

«Faut savoir qu’un simple petit événement, deuil, accident, perte d’emploi, maladie, peut affecter n’importe qui et le précipiter dans une situation vulnérable du jour au lendemain, de spécifier Marie-Eve Surprenant, en rappelant que 41 % des Lavalloises gagnaient moins de 21 000 $ par année, et 17 % de celles-ci moins de 10 000 $. Personne n’est à l’abri.»

Après la présentation des faits marquants du portrait, afin de bien camper le contexte, une table ronde sur les causes systémiques, l’intervention féministe et l’intersectionnalité (diversité et exclusion) a ouvert les pistes de réflexion, fruits des propos d’Isabelle Renaud, de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, Mylène Bigaouette et Isabelle-Anne Lavoie, de la Fédération des maisons d’hébergement, et Véro Leduc, artiste et chercheuse rattachée à l’Université Concordia.

«Au fil des échanges, nous avons senti une solidarité et un réel désir de passer à l’action ensemble pour venir en aide à ces femmes», de conclure une Marie-Ève Desforges des plus enthousiastes.

Paru sur le Courrier Laval

crédits photo: TC Média