Nous ne pouvons prendre une position tranchée d’abolitionniste ou de légalisation puisque nous sommes dans une société patriarcale et que le rapport de force reste inégal. Plusieurs expériences ici et ailleurs nous démontrent que les législations n’assurent pas toujours la dignité et la sécurité des femmes, les résultats sont que très rarement à l’avantage des femmes.
De plus, nous ne voulons pas adopter une approche moralisatrice face aux femmes vivant de la prostitution, ni porter atteinte à leur sécurité, ni changer notre mode d’intervention féministe et leur accueil dans nos maisons.
Il nous faut trouver une position ferme et cohérente qui tienne compte de notre intervention féministe, nos valeurs et notre mission qui représente la réalité des maisons, de nos luttes et nos acquis sociaux.
La Fédération et ses membres sont résolument contre l’exploitation sexuelle. En ce qui concerne la prostitution, la position dégagée par la grande majorité des membres n’est ni abolitionniste, ni légaliste mais centrée, comme le préconise l’intervention féministe, sur les besoins des femmes. Ainsi, les maisons répondent dans une perspective d’empowerment, aux besoins exprimés ici et maintenant par les femmes, que ce soit d’avoir un hébergement sécuritaire, un temps de répit et/ou des services de soutien. C’est le travail au quotidien de nombre de maisons et ce, depuis des décennies.
Considérant notre mission, cadre de référence, analyse féministe, vision holistique de la femme et celle des violences faites aux femmes, analyse des multiples problématiques sociales en tant que stratégies de survie, nos pratiques d’intervention visant à ne pas revictimiser les femmes, il est possible et cohérent de développer notre argumentaire politique en continuant à viser des rapports égalitaires entre femmes et hommes :
Nous sommes contre toute forme d’exploitation sexuelle et de violence. Nous respectons le choix des femmes et défendons leurs droits à la sécurité, à la dignité et à des services de soutien et d’accompagnement dans une perspective d’empowerment.