Dépôt du budget provinciale : La FMHF réagit

Fédération des maisons d'hébergement pour femmes - communiqué de presse

À Montréal, le 23 mars 2023 – À la suite du dépôt du budget provincial, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) est déçue de constater que le gouvernement n’a pas alloué un financement suffisant pour répondre aux besoins criants des femmes violentées et de leurs enfants. C’est seulement un ajout de 2M$ récurrent, au budget actuel, que devront se séparer plus d’une centaine de maisons d’hébergement pour femmes de 1ère et de 2e étape.  

 

Cette somme est clairement insuffisante pour une consolidation et un développement des services afin que ceux-ci répondent de mieux en mieux aux besoins des femmes violentées et de leurs enfants. « Au Canada, une femme sur trois sera victime de violence au cours de sa vie, c’est inacceptable. La violence faite aux femmes, doit être contrée et éradiquée! Les discours de notre gouvernement doivent s’accompagner de moyens concrets afin de soutenir nos services et nos actions. Les femmes violentées et leurs enfants ont le droit à la sécurité physique et psychologique, à la liberté et à la vie, comme stipulé à l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés », indique Manon Monastesse, directrice générale de la FMHF.  

 

Le développement de nouvelles maisons, le nerf de la guerre  

La demande dépasse l’offre actuelle : Il y a une demande croissante pour obtenir hébergement et services de la part des maisons d’hébergement pour femmes violentées au Québec, mais l’offre ne suffit pas. Parce que les femmes font simultanément face à plusieurs formes de violences (violence conjugale, violence familiale, agressions sexuelles, itinérance, traite et exploitation sexuelle, violence basée sur l’honneur, etc.), les intervenantes des maisons de la FMHF accueillent et soutiennent des femmes violentées et leurs enfants pour bien d’autres motifs que la violence conjugale. En raison du manque de places disponibles dans plusieurs régions pour les femmes violentées et leurs enfants, celles-ci se retrouvent sans aide. Comment expliquer l’absence de maisons d’hébergement pour femmes violentées dans 7 régions du Québec dont l’Abitibi-Témiscamingue, Laval, Laurentides, Centre du Québec, Côte-Nord, Bas St-Laurent, Chaudière-Appalaches ?  

 

La FMHF estime qu’il est crucial que le gouvernement reconnaisse l’importance de financer le développement de nouvelles maisons d’hébergement pour femmes ayant des missions plus larges en accord avec la nouvelle Stratégie intégrée en violence conjugale et violence sexuelle.  

 

Des besoins grandissants, des moyens à développer  

Les attentes envers les maisons d’hébergement pour leurs services, collaboration, formation et concertation (implantation de tribunaux spécialisés, cellules de crises pour prévenir les homicides, formation des acteurs impliqués, etc.) sont également grandissantes et la FMHF est préoccupée par le manque de moyens pour y répondre.  

 

De plus, le développement de services, le recrutement et la rétention de personnel face à la pénurie de main-d’œuvre dans le contexte actuel et la création de nouveaux postes sont des impératifs qui doivent s’accompagner d’un financement conséquent afin d’à améliorer les conditions de travail des intervenantes. Leurs conditions salariales toujours inférieures à celles que proposent le réseau de la santé et des services sociaux en plus de l’épuisement professionnel ne sont que quelques raisons qui font en sorte que plusieurs travailleuses de notre secteur quittent leur emploi. Rebâtir la confiance des victimes envers entre autres, notre système de justice est impossible sans l’apport et la contribution de l’expertise des maisons d’hébergement et le soutien du gouvernement afin de remplir efficacement notre mission. « Il est primordial de se tourner vers l’expertise terrain que les organismes possèdent lorsque vient le temps de créer et d’offrir des formations aux différent.e.s intervenant.e.s qui accompagnent, de près ou de loin, les femmes violentées », indique Danielle Mongeau, présidente de la FMHF.  

 

L’importance d’un filet de sécurité pour les femmes violentées  

Augmenter considérablement le nombre de logements abordables et de programmes de supplément aux loyers (PSL) est un maillon important dans le filet de sécurité des femmes violentées et de leurs enfants. Malgré une somme attribuée au PHAQ et une refonte à venir du PSL, le budget se veut timide quant aux besoins en lien avec le logement social. La justice est aussi un moyen important que plusieurs femmes violentées utilisent. Un montant de 6M$ au budget est prévu pour maintenir les postes de procureur.e.s dédiés aux affaires de violence sexuelle et conjugale.  

 

N’oublions pas la terrible vague de féminicides et filicides des deux dernières années. Soutenir les femmes violentées et leurs enfants implique que nous devons travailler ensemble afin de nous assurer que toutes les femmes et leurs enfants puissent avoir accès aux ressources dont elles ont besoin et améliorer le partenariat en termes de recherche, intervention, formation, collaboration et concertation avec tous les acteurs socio-judiciaux impliqués dans la lutte contre les violences, comme le propose le grand chantier de Rebâtir la confiance.  

 

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CONTACT MÉDIA :
Elisabeth VIENS-BROUILLARD | 514 233-8256 | eviens-brouillard@fede.qc.ca

 

À PROPOS DE LA FMHF

La FMHF représente près de 60 maisons d’hébergement à travers la province.

Les maisons d’hébergement hébergent chaque année près de 3 00 femmes et leurs 1 500 enfants, victimes de violences conjugale et familiale, de traite, de violences basées sur l’honneur, d’agressions et d’exploitation sexuelles et autres. Elles effectuent près de 80 000 appels, 48 000 rencontres de suivi individuel et plus de 2 000 accompagnements. Elles soutiennent également près de 6 000 femmes et enfants via leurs services externes.

Les maisons d’hébergement de deuxième étape, elles, représentent plus de 165 unités et accueillent les femmes et leurs enfants pour de l’hébergement à plus long terme assurant ainsi leur sécurité physique et psychologique afin de favoriser leur reprise de pouvoir sur leur vie.