Un appel au 911 à glacer le sang, une semaine avant sa mort

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«Je suis avec mon conjoint et ça se passe pas bien», explique-t-elle, en larmes, à l’employée des services d’urgence.

Elle supplie qu’on envoie un policier pour lui venir en aide. «Ça dégénère, il est agressif, il est chaud. Je veux pas le faire arrêter, je veux pas le faire embarquer», ajoute Cheryl.

En larmes, elle ne veut même pas donner le nom de son conjoint. «Je ne veux pas lui nuire»,répète-t-elle. Sans vouloir nommer son conjoint, elle avertit tout de même les autorités. «Je peux vous dire qu’il peut être agressif, il est en boisson», lâche-t-elle.

Après avoir écouté pour la première fois l’intégralité de cet appel au secours, la soeur de Cheryl est complètement sous le choc. Elle peine à croire que les policiers n’ont pas fait de suivi auprès de sa soeur après cet incident.

«Elle est en panique, elle est enceinte, elle le dit clairement je ne veux pas dire son nom, je ne veux pas lui nuire, il est agressif, il est en boisson. Ça te prend quoi de plus?» s’interroge Cydji Bau-Tremblay.

Dans le rapport des policiers obtenu par «J.E.» grâce à la Loi sur l’accès à l’information, les agents rapportent que Gendron tenait des propos insultants envers sa conjointe, qu’il était arrogant envers les policiers, mais a finalement accepté de quitter la résidence pour aller passer la nuit dans un motel.

Cheryl a toutefois refusé de porter plainte contre son conjoint et a également refusé les documents sur les organismes d’aide aux victimes de violence conjugale.

Dans les jours qui ont suivi, Cheryl et son conjoint ont échangé de nombreux textos. Elle insiste pour qu’il arrête de boire. «Je ne te jette pas dehors. T’as juste à arrêter de boire pour qu’on puisse régler nos affaires», lui a-t-elle écrit.

Tout a basculé le 1er août 2015 lors d’une autre chicane de couple. Cheryl est morte d’asphyxie par strangulation.

Pendant l’interrogatoire, son conjoint a expliqué aux policiers qu’il a ensuite placé le corps sur le lit. «J’ai dormi avec deux nuits. Après ça je l’ai mis en dessous parce que c’est là que ça s’est mis à cogner à porte», a-t-il dit.

Plus tard, Gendron a demandé aux policiers de dire à ses parents qu’il n’était pas un «fou furieux» et qu’il s’agissait d’une «bad luck». Il leur a également demandé de ne pas parler des deux nuits où il a dormi à côté du cadavre de sa conjointe.

Gendron a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 12 ans.

Pour revoir l’intégral du reportage : 

Sources : TVA Nouvelles