«T’es belle pour une Noire»: le quotidien des femmes racisées au Québec

noire

Même si t’es noire, visionnée près de 7 000 fois, semble toucher son public de très près, puisque les sections «commentaires» regorgent de témoignages semblables à ceux présentés dans l’extrait.

«Je me retrouve tellement dans ces témoignages, j’ai eu tellement ce genre de commentaires et malheureusement je pense que j’y aurais encore droit», répond une abonnée.

«Il fallait créer quelque chose en français qui parle de problèmes affectant les femmes noires immigrantes.»

«Des stéréotypes et des questionnements d’une immigrante. Une Canado-Haïtienne qui veut, en français, les mettre sur la table et les partager avec vous», indique la description de la page Facebook M2.0, fondée par Marina Mathieu.

Les témoignages qu’elle présente dans sa plus récente vidéo font état d’un problème de racisme systémique au Québec. Ces remarques, souvent présentées sous la forme d’un compliment, d’une question ou d’une blague, font partie du quotidien des femmes immigrantes, fait-elle valoir.

«Quelqu’un qui naît au Québec avec une peau noire ou basanée se le fait rappeler au quotidien par des commentaires subtils, mais qui en somme reflètent un racisme profond», explique la vlogueuse au Huffington Post Québec.

Alors peut-on parler de micro-agressions, ce terme de plus en plus répandu lorsqu’on aborde le sujet de la discrimination? Pas selon la principale intéressée.

«Je n’aime pas ce terme parce qu’en fait [ces commentaires sont des] agressions. Pour une personne qui entend les mêmes remarques tous les jours, ça devient pénible, alors je ne les réduirais pas à des micro-agressions.»

Selon la blogueuse, en 2017, il n’y a plus de raison de ne pas s’éduquer sur les pratiques discriminatoires et leurs impacts. «Je trouve que le fait qu’on ne soit pas capable de réaliser l’existence d’un racisme systémique et destructeur qui perdure et qu’on ne prenne pas des actions claires pour le combattre est très nocif pour les relations entre les citoyens et les institutions», avance Marina Mathieu.

L’idée derrière M2.0 provient d’un manque de ressources «interactives, jeunes et en français destinées aux personnes de couleur», comme on en voit plus souvent dans le monde anglophone. «Il s’agit d’un vlogue en français pour un public francophone international. Beaucoup de gens m’entourant et aimant plusieurs Youtubeuses [similaires] se plaignaient que tout était en anglais, qu’il fallait créer quelque chose en français qui parle de problèmes affectant les femmes noires immigrantes d’ici», ajoute la jeune femme.

Pour voir la vidéo, cliquer ici 

 

Paru sur le Huffingotn Post Québec

crédits photo: capture d’écran