Marche mondiale des femmes : Un mur de femmes pour s’opposer aux oléoducs et aux sables bitumineux

MONTRÉAL, le 8 mars 2015 /CNW Telbec/ – À 11 h 15, ce matin, une centaine de militantes se sont massées devant l’entrée de Suncor dans l’est de Montréal pour dénoncer l’usage d’oléoducs au Québec pour le transport de pétrole issu des sables bitumineux. Ce pétrole, parmi les plus sales au monde, contribue à l’augmentation des gaz à effet de serre et est l’un des responsables du réchauffement climatique; un phénomène dangereux pour la sécurité de l’humanité. L’industrie est également responsable de la dépossession de territoires ancestraux qui appartiennent aux peuples autochtones qui voient leur eau et leurs territoires contaminés.

L’action, organisée par la Coalition montréalaise de la Marche mondiale des femmes (MMF), donne le coup d’envoi de la  4e action internationale de la MMF au Québec sous le thème « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ». Du 8 mars au 17 octobre, des militantes de la MMF seront en action pour faire connaître le rôle joué par la société, le système économique et l’État dans la dépossession du corps des femmes, de la Terre et des territoires. La mobilisation sera locale, régionale, nationale et internationale et servira à faire comprendre comment l’appropriation des ressources des femmes et des peuples est favorisée par l’austérité, la course à la croissance et aux profits ou encore la militarisation des conflits. Les actions de la MMF témoigneront de la résistance organisée par les  femmes et proposeront une vision alternative du bien commun.

Avec cette action, les militantes font écho au « Wall of Women against Tar Sands » initié en Colombie-Britannique en mars 2014 par des femmes autochtones. En solidarité avec les luttes menées un peu partout en Amérique du Nord et dans lesquelles les femmes autochtones jouent un rôle de premier plan, les militantes présentes ont voulu exprimer leur refus du développement d’une industrie qui menace la santé des communautés, la sécurité des femmes et l’intégrité de la terre. « On est en train de sacrifier la santé des personnes et de l’environnement au nom de profits pour quelques uns. À Fort McMurray, on note une augmentation de 30 % du taux de cancer. Aux abords des chantiers d’extraction, on note aussi une augmentation de la prostitution et de la violence domestique. À la différence des murs érigés à travers le monde pour diviser les peuples, nous formons plutôt un mur de solidarité », souligne Marie-Josée Béliveau, militante participant au mur de femmes. « On vole nos terres et on fait disparaître nos femmes. Les sables bitumineux n’annoncent rien de bon pour nos peuples » d’ajouter Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones au Québec et porte-parole de la MMF.

Une marche mondiale sous le signe de la résistance

« À l’image de ce mur de femmes aujourd’hui, nous continuerons nos actions jusqu’à l’automne en mettant de l’avant les résistances des femmes, le développement des solidarités et la construction d’alternatives pour une société basée sur l’égalité et la justice pour toutes, et sur la protection de l’environnement », ajoute Alexa Conradi, porte-parole de la MMF.

À 13 h aujourd’hui, les militantes de la MMF se joindront à la Marche annuelle organisée par le collectif Femmes de diverses origines qui se mettra en branle au centre-ville de Montréal à la Place Norman-Bethune. Durant la marche, une seconde action éclair se déroulera pour dénoncer la militarisation et la guerre, où les forces armées se servent du corps des femmes comme un champ de bataille et un butin de guerre. Un point de presse aura lieu avant le départ de la marche à 12 h 45.

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SOURCE Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes

 Renseignements : Cybel Richer-Boivin, Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes, 514-717-