Des maisons d’hébergement à l’employabilité, des tables de groupes de femmes aux centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, des centres de femmes, des organismes de soutien aux familles monoparentales et recomposées, de la défense de droit à la prestation de services, du milieu de vie à l’éducation populaire : nous sommes les porte-voix de ces femmes que l’on entend peu.
Susceptibles de vivre trois fois plus de violences que les autres, les femmes et filles autochtones sont certainement victimes de racisme et de sexisme systémiques. L’aveuglement volontaire des autorités publiques, tant québécoises que canadiennes, revictimise ces femmes pour qui le système de justice ne peut apporter de solution satisfaisante comme l’a récemment rappelé le DPCP.
Le G13 tient également à témoigner de son soutien aux nombreuses victimes d’agressions sexuelles qui ont osé prendre la parole au cours des derniers mois. Elles ont fait preuve d’un courage inimaginable, et leur témoignage participera très certainement à mettre fin à ce fléau que sont les violences envers les femmes.
Finalement, il va de soi que nous soutenons de tout cœur la FFQ, fleuron du mouvement féministe québécois, dans son combat pour la survie. Elle est l’initiatrice des 12 jours d’action au Québec. Nous ne saurions passer sous silence l’apport indéniable de cette organisation pour l’émancipation des femmes, la fin de la violence et la lutte à la pauvreté tout au long de cette moitié de siècle. Nous appelons à un soutien public important.
La campagne des 12 jours d’action a lieu chaque année, du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes décrétée par l’ONU, au 6 décembre, journée nationale de commémoration de la tuerie de Polytechnique. Cette campagne est fondamentale dans le contexte où, au cours de sa vie, une femme sur trois sera victime d’agression sexuelle, une sur quatre victime de violence conjugale, 76% des cheffes de familles monoparentales sont des femmes, comme 95% des victime de la traite à des fins d’exploitation sexuelle.
On le constate chaque jour, forte de nos milliers de membres, l’égalité de droit stipulée dans les textes n’est pas encore l’égalité de fait à laquelle chaque femme devrait pouvoir prétendre. Le financement à la mission des groupes de femmes et celui des maisons d’hébergement, les investissements en itinérance, le soutien à l’emploi, la levée du parrainage, le plan d’action national en matière de violence envers les femmes, figurent parmi les outils qui pourraient concrétiser ce beau projet encore au stade de l’utopie. La fin des violences envers les femmes est très certainement une condition sine qua none à la réalisation de la pleine égalité pour toutes les femmes.