Les Demois’Ailes remettent 70 000$ aux organismes Le FAR et La Séjournelle

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Ce quatrième Défi des Demois’Ailes porte le montant des dons à plus de 200 000$ pour Le FAR (Trois-Rivières) et La Séjournelle (Shawinigan).

Quarante femmes entraînées depuis le mois de novembre ont couru, à relais, les quelque 750 kilomètres qui séparent Toronto et Shawinigan, soit l’équivalent de deux marathons et demi chacune en moins d’une semaine.

Au départ, certaines d’entre elles n’étaient pas de grandes sportives. Rappelons qu’elles étaient entourées d’une équipe de coachs, de thérapeutes et de bénévoles pour ce défi. C’est sous la présidence d’honneur de Martine Duchesne, femme du maire de Shawinigan Michel Angers, que les participantes ont pris part au périple.

«C’est fou! Quelle expérience!», a soufflé la participante Karina Tardif peu de temps après avoir franchi la ligne d’arrivée. «Depuis novembre qu’on travaille là-dessus. Le but c’était d’avoir du plaisir, c’est réussi», laisse-t-elle tomber, encore sous l’émotion. «On ne savait pas comment on faisait pour avancer à la fin.»

Jolyane Damphousse en est à sa quatrième participation, elle qui fait maintenant partie du conseil d’administration qui s’est formé. «Ça s’est très bien passé, d’années en années, le corps réagit de mieux en mieux. On a eu une année vraiment extraordinaire, on a rarement eu une chimie d’équipe aussi importante que ça», laisse-t-elle savoir.

Le plus grand défi cette année? «La température. De grandes chaleurs au départ dans le coin de Toronto et ensuite on a eu beaucoup de pluie, notre linge ne réussissait pas à sécher. Les bénévoles passaient 10h à la pluie», explique la participante qui a le plus de défis à son actif. Si elle refaisait à nouveau le défi, c’était pour la cause. «Ce qui m’anime le plus, c’est d’aider des femmes dans le besoin.»

Vicky Lavigne, également sur le conseil d’administration, faisait quant à elle le défi pour une troisième année. «C’est du bonheur total, on avait une belle gang de Demois’Ailes, tout le monde a couru ses kilomètres», se réjouit-elle.

Elle rappelle que le défi est physique oui, mais que la gestion des équipes tout au long du parcours rend la tâche encore plus ardue. «Il arrive toujours des péripéties, comme un véhicule récréatif (VR) qui ne part pas», explique-t-elle en riant. C’est que les sportives voyagent à bord d’un imposant convoi.

«La gestion du sommeil dans un VR de huit personnes, avec huit horaires différents… C’est sans arrêt, 24h/24. Tu te fais à manger, tu cours, tu essaies de dormir un peu, des fois tu n’y arrives simplement pas. Ça se peut qu’on fasse des sorties de course et que tu n’aies pas dormi», ajoute la participante Karina Tardif.

La plupart des filles avaient dédié chacun des relais à des membres de leur entourage. Karina avait réservé son dernier pour sa mère, atteinte d’un cancer. La première lettre de son nom a d’ailleurs été apposé sous le logo en soutien aux personnes atteintes du cancer sur le chandail des Demois’Ailes.

L’entourage des femmes a aussi été très sollicité dans la dernière année. «C’est beaucoup de temps, avoue Jean-Philippe Charbonneau. Au-delà de l’entrainement, il y a beaucoup de temps investi pour tout le financement qu’elles ont à faire», soutient-il. «C’est un grand accomplissement, je suis très fier d’elle.»

Un pavillon au nom des Demois’Ailes

Les représentants des deux organismes ont salué chaleureusement les filles qui ont couru pour leur cause.

«Nous sommes fières de vous accueillir à la fin de ce périple. Nous avons devant nous des femmes, des battantes, courageuses et déterminées. Certaines d’entre vous ont eu des blessures. On peut facilement faire un parallèle avec ces femmes, qui arrivent à la Maison de La Séjournelle avec leur blessures physiques et psychologiques et qui, grâce à la solidarité, la détermination, se voient plus fortes et grandies», a livré comme message Claudiane Gélinas de La Séjournelle.

«Le défi que vous avez fait ressemble beaucoup à celui que chaque femme qui vient chez nous fait, excepté que vous avez des relais et qu’elles n’en ont pas», a appuyé Louise Denis, de la Maison Le FAR.

Denise Tremblay directrice de la Maison La Séjournelle a annoncé une belle surprise aux participantes. «Cette année, on a pu ouvrir une maison de deuxième étape pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Cette maison va porter le nom du Pavillon des Demois’Ailes», a-t-elle dévoilé fièrement.

Alors que le défi se terminait à Trois-Rivières les années précédentes, il prenait fin à Shawinigan cette année, pour une première fois.

Article paru dans l‘Hebdo journal

crédits photo : Myriam Lortie