Des regroupements et groupes nationaux féministes se désolent de la fermeture des antennes régionales du Conseil du Statut de la Femme.
Idéologie conservatrice
Il semble que l’obsession de ce gouvernement pour imposer à tout prix son programme d’austérité découlant de l’idéologie conservatrice ne connaisse aucune limite, particulièrement dans son acharnement à s’attaquer aux droits des femmes et son refus d’utiliser l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) permettant pourtant de tenir compte des impacts sur les femmes des mesures budgétaires qu’il met de l’avant.
Ironie et découragement
La ministre de la Justice, en charge de la condition féminine, se doit de défendre les acquis, les institutions et les groupes de femmes ! Le CSF constitue un outil important pour atteindre l’égalité. Les structures actuelles du CSF doivent être maintenues et financées adéquatement. L’égalité pour toutes les femmes est évidemment loin d’être atteinte et les acquis sont très fragiles.
Ainsi, aux élections générales provinciales de 2012, les femmes ne comptaient que pour 28,4 % des candidatures totales. Les élections de 2014 ont fait diminuer la représentation féminine à 27,2 %. En 2015, les femmes n’ont encore jamais occupé le tiers des sièges du Parlement, bien qu’elles représentent plus de la moitié de la population(1).
D’autre part, en 2012 :
- les femmes occupaient 10,3 % des sièges aux conseils d’administration des entreprises canadiennes;
- 40 % des entreprises du FP500 ne comptaient aucune administratrice, et on constate une grande variation d’un secteur d’activité à l’autre(2).
Finalement, le revenu d’emploi des femmes travaillant à temps plein toute l’année correspond à 75,3% de celui des hommes, ce qui représente une baisse par rapport au taux de 76,2% en 2007.(3)
Pour toutes ces raisons, nos groupes dénoncent les restrictions budgétaires du gouvernement Couillard qui forcent la fermeture des derniers bureaux régionaux du Conseil du statut de la Femme (CSF). Nous tenons à réitérer la nécessité d’une institution telle que le CSF, en tant qu’organisme consultatif sur la situation des femmes québécoises. La mission du Conseil du statut de la Femme ne peut s’accomplir avec autant d’efficacité et d’efficience si on lui ampute ses antennes régionales. Cette fermeture prive les femmes des régions d’une expertise importante en matière de condition féminine et d’outils pour favoriser l’atteinte de l’égalité pour les femmes des régions.