QUÉBEC – Depuis le début de l’année 2014, à Québec, la centrale 9-1-1 a reçu 921 appels relatifs à du désordre conjugal, a appris TVA Nouvelles.
«C’est énorme, c’est beaucoup. La violence conjugale, ce n’est pas un fait divers, ce n’est pas un phénomène qui affecte quelques personnes. Ça affecte énormément de femmes, quelques hommes», commente Claudine Thibodeau, de SOS violence conjugale.
À Lévis samedi dernier, une femme aurait été agressée par son ex-conjoint à coups de marteau et d’exacto. À Québec, le 13 août, c’est une mère de famille qui sortait d’une résidence pour femmes violentées qui aurait été tuée par son ex-conjoint.
«Plus la personne est prise dans la relation par un loyer, une dette commune, des enfants, une hypothèque, arrivent des enjeux qui font que ce n’est pas simple de se séparer et, dans les enjeux, il y a des menaces plus graves, qui peuvent être des menaces de mort.»
Plus de 5 appels par jour
C’est en juin qu’on a dénombré le plus grand nombre d’appels: 155 personnes ont composé le 9-1-1 pour désordre conjugal. C’est plus de cinq appels par jour.
«Quelqu’un qui choisit de tuer ou de violenter la personne avec laquelle il vit -peut-être la mère de ses enfants – ça devrait être jugé très sévèrement. Mais dans la société, on va sentir une espèce d’explication: il doit souffrir beaucoup, c’est parce qu’elle l’a laissé. Il y a même l’expression «les fils se touchent». C’est comme s’il avait perdu la carte. Non, il n’a pas perdu la carte» insiste Claudine Thibaudeau.
Quelques victimes arrivent à demander de l’aide, mais le nombre de dénonciations faites par des tiers est encore plus important, note Catherine Viel, porte-parole du Service de police de la Ville de Québec.
«Les gens dénoncent beaucoup: les voisins dans le bloc, qui entendent une chicane ou des gens dans la rue qui voient un couple se chicaner ou être violents l’un envers l’autre. (…) On a de plus en plus de dénonciations.»
Cela dit, 921 appels en sept mois, ça peut sembler beaucoup, mais ce ne serait que la pointe de l’iceberg parce qu’on estime que seulement 20 % des cas de violence conjugale sont déclarés.