Un rapport sur l’utilisation du concept d’aliénation parentale dans les situations de violence conjugale vient tout juste d’être publié. Ce rapport a été produit suite à un Forum qui a eu lieu en avril 2018 à l’UQÀM et qui rassemblait des experts québécois, belges et français, ainsi que des intervenantes des milieux de pratique.
Le rapport présente les six constats suivants :
1) Malgré le manque de fondements scientifiques, le concept d’aliénation parentale semble s’immiscer dans les pratiques d’intervenants sociaux et judiciaires au Québec;
2) L’aliénation parentale est un concept qui invalide, nie et occulte les propos et les craintes exprimés par les femmes et les enfants face à la violence des hommes;
3) La mobilisation du concept d’aliénation parentale dans les situations de violence conjugale met le meilleur intérêt des enfants en second plan, derrière l’intérêt des pères ayant des comportements violents;
4) L’utilisation du concept est rendue possible en grande partie par la non-compréhension et par le manque de reconnaissance de la violence des hommes à l’endroit des femmes et des enfants, ainsi que par la confusion qui règne entre la violence conjugale et les conflits sévères de séparation;
5) Les multiples vocables pour faire référence à l’aliénation parentale facilitent son utilisation dans les situations de violence conjugale;
6) La popularisation du concept est liée aux revendications des masculinistes et au lobby des groupes de défense de droits des pères. Ces constats soulèvent des enjeux significatifs pour la sécurité et le bien-être des femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants.