Pour les immigrantes parrainées par un conjoint violent, briser leur union égale incertitude et risque d’expulsion. Même si le règlement doit être amendé prochainement, le défi de rompre l’isolement de ces femmes restera entier, expliquent des intervenantes du milieu.
La porte d’Inter-Val 1175 est verrouillée et surveillée par caméra. De l’autre côté, l’odeur de pain aux bananes et le panier de pantoufles en Phentex destinées aux visiteurs tranchent avec ces mesures sécuritaires, nécessaires dans une maison dont les résidentes ont fui la violence conjugale.
Dans cette maison d’hébergement montréalaise, ces femmes sont de plus en plus des immigrantes. « Depuis plus de cinq ans, on remarque que le parcours migratoire prend de plus en plus de place [dans la manipulation par les conjoints] », note Marylène Paquette, coordonnatrice de l’intervention. Dans la métropole, les nouvelles arrivantes constituent maintenant 40 % des femmes accueillies dans les maisons membres de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF), par rapport à 22 % à l’échelle de la province.