Ainsi, la région 04 accuse le troisième plus important bond au Québec en matière de forfaits conjugaux, après la Capitale-Nationale (+2,8 %) et le Bas-Saint-Laurent (+5,8 %). Cela sans égard aux femmes qui, sous la menace ou par peur de briser le silence, ne dénoncent pas leur agresseur. Selon Statistique Canada, moins du quart des femmes qui sont la proie d’une violence conjugale porteront leurs plaintes jusqu’aux corps policiers
Cette hausse est particulièrement tangible sur le plancher des organismes qui oeuvrent auprès des femmes violentées. Par exemple, à la maison Le FAR de Trois-Rivières, il n’est pas rare que la capacité d’accueil dépasse les 100 %, nonobstant une liste d’attente qui s’allonge d’année en année.
Un manque de ressource criant
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le financement public de cette maison d’hébergement pour femmes et enfants risque d’être gelé en 2015, en dépit de la multiplication des demandes de service. C’est dire que malgré l’augmentation des besoins, malgré des interventions en situation d’urgence de plus en plus complexes en raison, entre autres, des nouvelles technologies, les intervenantes du FAR peinent à joindre les deux bouts.
Si tout va bien, la subvention annuelle devrait être reconduite, chose certaine sans indexation et sans tenir compte de l’explosion des besoins colligés sur le terrain. «Pour le moment, on a exactement le même financement. Pour le moment, il n’y a pas de changement, mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve au moment où on se parle», affirme Mme Cloutier.
«Avec toutes les coupes, on espère qu’on ne sera pas touchées, parce que déjà on ne fournit pas à la demande. Alors on se croise les doigts», renchérit Mme Allard.
PHOTO: STÉPHANE LESSARD LE NOUVELLISTE