Stéphane Gendron «renversé» par les propos du doc Mailloux sur les femmes battues

gendron

À LIRE AUSSI: Se «faire tapocher» peut «rapporter gros aux femmes», selon le Doc Mailloux

«Mais c’est à vomir! C’est dégueulasse! J’espère que monsieur [Louis] Audet de Cogeco a entendu l’extrait. […] J’en tremble en dedans. […] Je vous le dis je suis quasiment en état de black out! Moi, ma conjointe elle a connu ça dans sa famille», a confié M. Gendron dans son émission mercredi.

Ces propos ont aussi eu l’effet d’une bombe pour la présidente du Regroupement des Maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Sylvie Langlais, qui a été invitée dans l’émission de Stéphane Gendron.

Cette dernière a avoué être «déboussolée» par les «propos aberrants» du Doc Mailloux.  

«Je n’arrive pas à comprendre qu’un doc puisse tenir de tels propos sur des ondes radio. […] Je ne comprends pas. Je suis sous le choc comme vous», a-t-elle dit d’entrée de jeu.

Celle qui travaille depuis une vingtaine d’années sur le terrain avec des femmes victimes de violence conjugale s’explique mal comment «en 2017, un homme puisse tenir de tel propos».

Contrairement à ce qu’a avancé le Doc Mailloux, les femmes violentées ne manquent pas de jugement a indiqué Mme Langlais en faisait valoir que l’estime des femmes violentées est souvent détruite et qu’elles deviennent très vulnérables psychologiquement et même financièrement dans de telles situations.

«De dire que les femmes n’ont pas de jugement et qu’elles en tirent des bénéfices, écoutez! mesdames oubliez ce que vous avez entendu, ce n’est pas possible. Il y a une peur, effectivement, de quitter ce conjoint-là avec tout ce qu’il nous a dit et après, ça prend un courage extraordinaire. Moi, chaque femme qui entre chez nous, à la maison d’hébergement, je leur dis qu’elles sont des femmes courageuses.»

Mme Langlais a profité de la tribune pour lancer un message à toutes les femmes victimes de violence conjugale et à leurs proches.

«Si elles ont peur, qu’elles n’hésitent pas à faire appel à une tierce personne. Il y a des intervenantes dans les maisons d’hébergement, elles n’ont qu’à appeler. Nous, dans les maisons d’hébergement, les intervenantes sont formées pour informer les femmes sur leurs droits. On va regarder avec elles des scénarios de protection et tout ça de manière confidentielle et gratuite. […] On a des services externes aussi pour pouvoir les aider et pouvoir comprendre cette dynamique-là et faire en sorte qu’elles puissent s’en sortir. […] C’est important de contrer des discours comme on a entendu hier. C’est inacceptable», a-t-elle conclu.

Pour écouter l’entrevue acec Sylvie Langlais en réponse aux propos du doc Mailloux: 

https://soundcloud.com/commission-gendron/commision-gendron-entrevue-reponse-aux-propos-du-do-mailloux?utm_source=soundcloud&utm_campaign=share&utm_medium=facebook

Paru dans le Journal de Québec

Crédits photo: Philippe-Olivier Contant