Soixante-quinze piasses

aurelie

Lundi, je visitais la Maison grise, une maison d’hébergement pour femmes en difficulté, à Montréal. Les femmes admises y restent jusqu’à deux ans, dans un logement autonome. Les problèmes qu’elles vivent sont extrêmement divers, souvent complexes. Près de la moitié sont immigrantes. Certaines ont des enfants, des problèmes de santé mentale, de toxicomanie, ou alors elles fuient la violence. Ça varie. Mais dans tous les cas, le chemin les ayant menées à la Maison fut long et douloureux. Les intervenantes — il y en a sur place en tout temps — prennent le temps de panser les blessures laissées par la violence, les abus, la pauvreté. Chaque jour, elles accompagnent ces femmes qui entreprennent la tâche immense de se reconstruire. Pour ça, ni l’augmentation du nombre de places sur la liste d’un médecin de famille ni la construction de maisons de retraite coquettes, qu’on brandit pourtant sur toutes les tribunes, ne sont très utiles.