Seuls 9% des PDG dans le monde sont des femmes

Les femmes montent, montent toujours… aussi lentement. Le site de registre d’organigrammes d’entreprises The Official Board a passé en revue près de 400.000 postes dans 50.000 entreprises de plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel, réparties sur 94 industries dans 200 pays. Conclusion de cette étude titanesque : la part des femmes aux postes clés d’une entreprise est minime et n’a progressé que de 1,4 % ces dix-huit derniers mois.

Parmi les PDG à la tête de ces sociétés en or, on ne compte que 9 % de femmes. Elles sont 13 % dans les conseils d’administration (CA) et 18 % aux postes de cadres supérieurs de direction. Plus on descend les échelons, plus les femmes réapparaissent. Preuve que les hauts postes leur échappent, que ce soit par sexisme ou simple autocensure, de nombreuses employées ne se pensant pas assez capables. Une inégalité hiérarchique qui nourrit en partie les écarts de salaires persistants entre femmes et hommes, ces derniers étant plus nombreux dans les postes les plus rémunérateurs.

L’Europe arrive en deuxième position du classement des bons élèves avec 10 % de femmes PDG et 15 % aux CA contre 8% et 13% en Amérique du Nord. Parmi les douze premières puissances économiques du monde, la Russie se révèle première du classement et la France deuxième, avec 8 % de PDG et 16 % de femmes dans les conseils d’administration. Sans doute peut-on y voir les fruits de la loi Copé-Zimmermann qui oblige les conseils d’administration et de surveillance à comporter 4 0% de femmes d’ici 2017 et a déjà fait triplé leur part dans les entreprises du CAC en l’espace de cinq ans.

Le mythe des secteurs « féminins » encore d’actualité

À qui la faute ? La plupart des dirgeants se plaignent de ne pas trouver des femmes expérimentées pour remplir les postes à responsabilité dans leur secteur. Car elles sont dirigées naturellement vers des domaines dits « féminins » lors de leur orientation scolaire, les femmes se font en effet très rares dans des secteurs plus « techniques » comme la high tech (seulement 8% de PDG femmes) et la manufacture (5%). En revanche, on les retrouve sans surprise plus nombreuses dans le secteur des médias (15%), de la santé (12%) et des services (12%).

En entreprise, elles occupent les postes relationnels auxquels les supposées vertus féminines (écoute, conciliation…) correspondraient mieux. Elles représentent 33% du personnel des ressources humaines, de la communication (44%), des relations avec les investisseurs (35%), et de secrétariat (31%).

En signe d’espoir, le rapport affirme que les industries ont désormais consenti au fait que « la diversité est bénéfique pour l’entreprise et que la moitié de l’humanité ne devrait pas être exclue ou grossièrement sous-représentée parmi les postes à responsabilités ». Avant de conseiller aux entreprises qui se plaignent de ne pas trouver de femmes compétentes d’aller les débaucher dans les secteurs du luxe, des cosmétiques, les services juridiques ou des médias où elles ont acquis une solide expertise et un sens des affaires aiguisé. 

lire l’article sur le site de Madame Le Figaro