CP-G13, Montréal, le 31 mars 2017. Si le budget 2017 est plutôt orienté vers l’éducation et la santé, il va sans dire que ces miettes ne compensent en rien les coupures subies ces trois dernières années.. Les femmes et les familles continueront d’étouffer. Faudrait-il éduquer le gouvernement actuel sur l’importance de l’égalité de fait entre les femmes et les hommes pour la bonne santé économique du Québec ?
Trente (30) millions sur cinq ans est prévu pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes, dont cinq millions ont déjà été engagés pour la dernière année. C’est bien peu pour un Québec qui affirme dans son plan économique que « l’égalité entre les femmes et les hommes est une valeur fondamentale de la société québécoise, et ce, tant sur les plans économique que social. »
« Le gouvernement du Québec manque de leadership en matière d’égalité. Ce dernier a les moyens pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes et cesser de creuser les inégalités entre les femmes, et ce, pour l’ensemble du Québec. Souhaitons que la prochaine stratégie Agir pour l’égalité entre les femmes et les hommes montre ces moyens, en particulier dans la reconnaissance de l’expertise des groupes de femmes. » indique Mélanie Sarazin, présidente de la Fédération des femmes du Québec.
En effet, la Stratégie en matière d’égalité et son plan d’action, continuent de se faire attendre. Pire, il n’y aucune augmentation des sommes consacrées au programme À égalité pour décider et aux Accords de partenariat pour la concertation régionale en matière de condition féminine, qui visent l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les régions du Québec.
Contrairement à ce que les groupes communautaires et de femmes constatent au quotidien sur le terrain, le ministre Leitão continue d’affirmer qu’il n’y a jamais eu de coupures. « Les libéraux font des choix socioéconomiques qui ont des conséquences directes sur les femmes et les groupes marginalisés. » indique Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes. À plusieurs reprises, le ministre des Finances a rappelé les gestes nécessaires afin de remettre de l’ordre dans la maison et que son gouvernement a fait exactement ce qu’il avait promis afin d’équilibrer le budget de la province. Cependant, il a toujours nié que ces choix ont eu pour impacts l’augmentation des inégalités et de la précarisation de la situation des femmes et des populations les plus marginalisées. De plus, les groupes de femmes qui travaillent auprès de ces populations voient encore une fois une stagnation de leur financement puisqu’aucune augmentation des sommes consacrées à l’action communautaire autonome n’est prévu dans ce budget.
Si le budget fédéral donne espoir en matière d’analyse différenciée selon les sexes, celui du Québec désespère les groupes de femmes : aucun engagement de prendre en compte les réalités différentes des hommes et des femmes. Pourtant depuis plus de 20 ans, le gouvernement du Québec s’est engagé internationalement à appliquer une telle analyse.
Le gouvernement a présenté mardi un plan économique sur cinq ans. Or, il serait surprenant que l’égalité soit atteinte à l’intérieur de ces cinq ans. « Où est la réelle volonté politique du gouvernement du Québec en matière d’égalité ? » questionne Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice au Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec.