François Crépeau affirme que, trop souvent, les pays oublient que les migrants ont les mêmes droits fondamentaux que tout le monde, sauf celui de voter, et de rester sur le territoire.
Selon lui, la manière dont on traite les migrants ne fait pas la une des journaux, parce qu’ils n’ont pas de voix politique, ils ne votent pas, donc les partis politiques ne les courtisent pas.
« Faire du « migrant bashing », c’est beaucoup plus efficace électoralement que de protéger le droit des migrants. »— François Crépeau, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des migrants
Sa tâche est colossale. Chaque année, des milliers de demandeurs d’asile affluent d’Afrique, du Moyen-Orient, sur les côtes italiennes surnommées aujourd’hui le cimetière de l’Europe. Beaucoup y ont perdu la vie : 25 000 morts en 15 ans.
Ceux qui survivent au périple commencent un long combat, celui du migrant en situation irrégulière. Juste en 2014, 100 000 personnes sont arrivées par la mer en Italie, porte d’entrée de l’Europe pour l’immigration illégale.
En 20 ans, le pays a vu sa population de réfugiés augmenter de 436 %. Au Canada, elle n’a augmenté que de 7 % en 21 ans.
Des règles de détention variables
Les règles de détention ne sont pas clairement définies quand il s’agit de migrants, contrairement à la détention pénale qui doit respecter les normes internationales et les cadres juridiques nationaux. La détention des migrants est toujours une détention administrative.
Or, les centres de détention, ainsi que les mesures de sécurité, coûtent très cher, selon le rapporteur des Nations unies.
Il cite en exemple le mur entre les États-Unis et le Mexique, inutile selon lui, car les flux migratoires se déplacent.