Montréal le 27 octobre 2015 – Les regroupements d’organisations travaillant directement auprès des femmes violentées souhaitent exprimer publiquement leur solidarité avec les femmes autochtones et lancent un appel à la mobilisation de la population afin que les femmes autochtones aient accès à plus de justice. Nous joignons notre voix à ces femmes réclamant justice et saluons l’immense courage qu’il leur a fallu pour poser le geste salutaire de dénoncer l’intolérable. Nous invitons la population à utiliser la campagne #OnVousCroit pour leur manifester leur appui et appelons à la participation à la Vigile organisée par Idle No More – Québec qui aura lieu le jeudi 29 octobre à 18h00 à la Place des arts. Nous soutenons leurs demandes pour une enquête indépendante sur les gestes posés par des policiers de la Sûreté du Québec de Val d’Or et souhaitons la mise en place rapide d’une commission d’enquête sur la disparition et les meurtres de femmes autochtones au coeur de laquelle les femmes autochtones doivent tenir un rôle prépondérant.
Les responsables de l’administration de la justice, la ministre en tête, les corps policiers, les procureurEs, les juges doivent revoir leurs pratiques et briser les barrières se dressant entre les femmes, tout particulièrement les femmes autochtones, et la justice. Toutes les formes de violence envers les femmes, peu importe qui en sont les auteurs, peu importe là où elles se pratiquent, sont des entraves à la sécurité et à la liberté de toutes les femmes et un obstacle majeur à l’égalité de fait pour toutes.
Nos groupes travaillent au quotidien et ce, 365 jours par année depuis souvent 40 ans, pour dénoncer la violence envers les femmes et offrir des alternatives à celles aux prises avec la violence physique et sexuelle. Nous sommes trop souvent témoins de l’indifférence dans laquelle les femmes dévoilant les agressions subies se retrouvent ou encore de l’impunité dont bénéficient trop d’agresseurs. Nous travaillons au quotidien pour que la honte change de camp et que la société assume ses responsabilités pour faire cesser cette violence.
Aujourd’hui, c’est avec nos soeurs autochtones que nous nous élevons pour réclamer justice. Cette justice suppose, dans un premier temps, que nous reconnaissions l’impact du colonialisme sur les communautés autochtones et que nous soutenions les demandes de réparation légitimes qu’elles portent.
Les femmes autochtones, cibles de mépris et de racisme, connaissent trop bien l’impact du silence et du désintérêt envers la violence qu’elles subissent. Certaines se sont levées, comme d’autres femmes autochtones avant elles, pour nommer l’injustice et les horreurs qui en découlent depuis trop longtemps. Leurs voix s’élèvent et un mouvement doit les suivre.
Diane Matte, Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)
Manon Monastesse, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF)
Sylvie Langlais, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC)
Nathalie Duhamel, Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)