Hébergement femmes Canada (HFC) tisse des liens et s’engage avec les maisons d’hébergement pour femmes violentées de tout le pays.
Dans le cadre du continuum de services et soutiens dispensés aux survivantes, les maisons d’hébergement et les maisons d’hébergement de deuxième étape sont essentielles à l’élimination de la violence faite aux femmes. Les maisons d’hébergement de deuxième étape sont une forme de logement de transition pour les survivantes de violence familiale et les survivantes de violence par un partenaire intime (VPI).
En raison de la nature à court terme de l’hébergement, de nombreuses maisons d’hébergement ont créé des établissements de deuxième étape pour offrir des services étendus aux femmes et enfants qui ont besoin de plus de temps et de soutien pour guérir de leurs traumatismes, qui font face à des obstacles pour trouver un logement permanent, et qui courent un risque plus élevé de danger après une séparation .
Les maisons de deuxième étape peuvent être composées d’unités de logement situées dans un édifice doté d’aires communes, ou réparties dans des «sites dispersés» (unités dans des bâtiments différents). En plus d’offrir un milieu sécuritaire, les maisons de deuxième étape aident les femmes à se reconstruire, guérir de la violence, développer leur résilience et progresser vers une vie libre de violence.
Les maisons d’hébergement pour femmes violentées, des universitaires féministes et des décisionnaires politiques ont depuis longtemps reconnu la nécessité de mieux comprendre l’étendue des services et soutiens offerts aux femmes et enfants fuyant la violence à l’échelle du pays. Les connaissances sont encore plus rares quant aux soutiens fournis par les maisons de deuxième étape.
En collaboration avec le personnel des maisons d’hébergement, HFC a développé un sondage visant à élaborer un portrait national exhaustif des maisons d’hébergement et des maisons d’hébergement de deuxième étape. Le sondage a examiné les services offerts, les ressources humaines, le travail de prévention, le financement, l’accessibilité et les défis à relever dans tous ces domaines. Le sondage a été développé en consultation avec les associations provinciales et territoriales de maisons d’hébergement, le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada, l’Aboriginal Shelters of Ontario et le Cercle national autochtone contre la violence familiale, ainsi qu’avec des directrices générales et des membres du personnel de maisons de deuxième étape.
Notre engagement avec des maisons d’hébergement de tout le pays nous a permis d’explorer en profondeur les enjeux régionaux. Ce sondage est la première enquête pancanadienne en son genre développé par et pour le secteur de l’hébergement pour femmes violentées. Le sondage en ligne, offert en français et en anglais, a été accessible du 19 septembre 2017 au 7 mars 2018. Un lien vers le sondage a été envoyé à 517 maisons d’hébergement, maisons deuxième étape et mixtes4 . Dans l’ensemble, 401 maisons ont participé au sondage, un taux de réponse de plus de 78%, incluant des réponses de chaque province et territoire, de maisons en régions rurales, isolées et nordiques, et de maisons d’hébergement autochtones.
Des 124 maisons d’hébergement de deuxième étape connues au pays, 69% ont participé au sondage. Le présent rapport fournit des renseignements sur la structure physique, l’âge et les dispositifs de sécurité des maisons de deuxième étape; leur taille (nombre d’unités/appartements), la durée des séjours et la capacité d’hébergement; les divers groupes desservis et l’accessibilité; la livraison de services et de programmes; le travail, les salaires et les types d’emplois; et le financement et les dépenses. Lorsque cela s’avère pertinent, le rapport présente un échantillon de données représentant les différences entre régions et tailles de population pour illustrer les variations à travers le pays, de même qu’entre communautés de grande et petite taille.
Les résultats concernant les maisons d’hébergement sont présentés dans un rapport distinct5 . Sommaire des résultats Les maisons de deuxième étape jouent un rôle crucial pour aider les survivantes de violence familiale à effectuer le passage vers une vie autonome libre de violence. Les résultats du sondage montrent que les maisons de deuxième étape sont une composante essentielle des soutiens «globaux» qui offrent la stabilité, les programmes et les services tellement nécessaires aux femmes et enfants ayant survécu la violence familiale.
Dans le contexte de la crise du logement abordable au Canada, les maisons de deuxième étape viennent combler le manque de logements en offrant aux femmes plus de temps pour guérir de leurs traumatismes, accéder au soutien d’intervenantes, développer une communauté et bénéficier d’une protection additionnelle dans le cas des survivantes à risque accru de violence. Elles accompagnent les femmes dans leur cheminement vers une vie libre de violence pour elles-mêmes et leurs enfants, contribuant de ce fait à mettre fin au cycle de violence .
En plus de leur offrir un logement de transition sécuritaire et abordable, les maisons de deuxième étape plaident au nom des femmes et des enfants et les aident à s’orienter dans les systèmes juridiques, les services d’immigration, les services sociaux, les agences de protection de l’enfance, le système de santé et plus encore. Elles offrent notamment du counseling, des programmes pour enfants, de la planification de sécurité, des cours sur le rôle parental, des services externes, de l’aide au logement, et s’occupent de sensibilisation et de prévention.
Dans bien des cas, notre sondage montre que le travail de sensibilisation et de prévention, qui peut sauver des vies et changer les attitudes de la société en faveur de l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles, n’est pas du tout subventionné par les bailleurs de fonds gouvernementaux. Les enjeux de financement, notamment le sous-financement et l’instabilité des sources de financement, ont des répercussions importantes sur le travail des maisons de deuxième étape. Leur incapacité à offrir des salaires concurrentiels, combinée à l’épuisement professionnel, mènent à un roulement élevé du personnel. Certaines maisons de deuxième étape ne reçoivent aucun financement opérationnel et comptent sur des levées de fonds pour couvrir leurs coûts de fonctionnement, et certaines n’y arrivent pas même en organisant de telles activités. Ces collectes de fonds viennent s’ajouter aux tâches de petites équipes de travail déjà surchargées. Il y a un manque de maisons d’hébergement de deuxième étape dans les régions rurales, isolées et nordiques et dans les réserves des Premières nations, ce qui entraîne une pénurie de soutiens pour les femmes et enfants fuyant la violence dans ces communautés.
Pour lire le rapport en francais
Pour lire le rapport en anglais
Hébergement femmes Canada (HFC) est basée à Ottawa. Rassemblant 14 organisations provinciales et territoriales de maisons d’hébergement, HFC présente une voix forte et unifiée sur l’enjeu de la violence faite aux femmes au palier national. Par la collaboration, l’échange de savoirs et l’adoption de pratiques novatrices, nous favorisons la coordination et la mise en œuvre de services de haute qualité pour les femmes et les enfants qui accèdent aux maisons d’hébergement pour femmes violentées