Violence conjugale – quelles solutions ?

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INTERVENTION PLUS RAPIDE AUPRÈS DES HOMMES

« Il y a un trou dans le filet de protection actuellement. On arrête Monsieur, on lui donne des conditions et on espère qu’il va les respecter », décrit Rémi Bilodeau, directeur général d’À cœur d’hommes. Dans ce contexte, les organismes venant en aide aux hommes violents dans un contexte conjugal ou familial réclament une intervention psychosociale immédiate auprès des hommes arrêtés.

Un projet mis sur pied par l’organisme Pro-gam en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a d’ailleurs été abandonné faute de fonds en 2013 après seulement un an et demi d’existence. Un intervenant psychosocial était « de garde » de 20 h à 4 h du matin dans les quatre centres opérationnels du SPVM pour rencontrer les gens incarcérés pour violence conjugale avant qu’ils ne soient traduits en justice. Les rencontres se faisaient sur une base volontaire. « Les hommes nous disaient après à quel point ça leur avait fait du bien de se vider le cœur. Vous savez, c’est le cœur qui tue », dit le psychologue Steven Bélanger.

Quelque 5000 personnes sont arrêtées en moyenne par année à Montréal pour des infractions commises dans un contexte conjugal. Les hommes arrêtés finissent par atterrir dans les locaux d’un organisme d’aide sur ordre de la Cour, mais souvent plusieurs semaines après l’épisode de violence. « Avec le temps qui passe, ils nous arrivent encore plus désespérés, en colère et méfiants », décrit M. Bélanger.

PLUS DE PRÉVENTION DANS LES ÉCOLES

Les maisons d’hébergement pour femmes réclament plus d’argent pour faire de la prévention dans les écoles. « La meilleure façon de prévenir la violence conjugale, c’est de faire la promotion des rapports égalitaires. Il faut faire un contrepoids à la culture du viol, la porno hardcore, la publicité érotisée qui présente la femme comme un objet, l’hypersexualisation des jeunes filles, dit la directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes Manon Monastesse. Chaque fois qu’une de nos intervenantes termine un atelier dans une école secondaire, elle reçoit au moins une confidence d’une ado victime de violence conjugale. »

PROTOCOLE D’INTERVENTION UNIFORME

C’est parfois l’homme qui va porter plainte contre sa conjointe après qu’elle a riposté à l’un de ses coups, décrit la présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale Sylvie Langlais. Or, « c’est une façon pour l’agresseur de resserrer le contrôle sur sa victime », ajoute-t-elle. « Les policiers ont alors du mal à s’y retrouver ; à identifier qui est l’agresseur et qui est la victime. C’est pourquoi ça prend un protocole d’intervention uniforme pour tous les corps policiers qui aidera les agents à y voir clair ; à découvrir le contexte de l’agression », plaide Mme Langlais

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