Montréal, le 19 janvier 2017 – « Si le Québec adopte le Scénario Québec proposé dans le document de consultation sur l’avenir du Régime de rentes du Québec, trois nouvelles générations de femmes seront toujours pauvres à la retraite », affirme Mélanie Sarazin, porte- parole des signataires du mémoire et présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). « Déjà, la réforme adoptée pour le Régime de pensions du Canada dans le reste du Canada est peu généreuse, mais pour la plupart de la classe moyenne, elle donnera tout de même 2 176 $ par année de plus que le Scénario Québec. »
Dans le mémoire présenté devant la Commission des finances publiques aujourd’hui, 21 groupes de femmes et communautaires demandent au gouvernement d’adopter le Scénario RPC afin que les Québécoises et les Québécois à la retraite ne deviennent les cousin-e-s pauvres du Canada. Ces groupes demandent aussi au gouvernement de ne pas adopter les mesures accessoires proposées qui creuseraient davantage l’écart entre les prestations versées au RRQ et celles du RPC, notamment l’augmentation de l’âge d’admissibilité à la retraite, l’introduction d’un facteur de longévité et une plus faible indexation des rentes.
« Nous demandons également que le Québec initie une discussion avec le gouvernement fédéral, les autres provinces et les territoires pour mettre en vigueur la pleine valeur des améliorations entre 2035 et 2040 plutôt qu’entre 2063 et 2072 », explique Ruth Rose, auteure du mémoire et professeure associée en Sciences économiques à l’UQÀM. « Une entrée en vigueur plus rapide permettrait aux personnes aujourd’hui âgées de 46 ans et moins de profiter pleinement de cette amélioration et se financerait en prévoyant une réserve moindre que celle prévue, soit 31 fois les prestations prévues pour 2065. »
Le mémoire réitère aussi la demande du mouvement féministe d’instaurer une mesure d’inclusion dans le RRQ, c’est-à-dire l’octroi de crédits de rentes, basées sur 60% du maximum des gains admissibles, pour les femmes (exceptionnellement un homme) qui ont eu la charge de jeunes enfants. Il rappelle aussi que rien jusqu’ici n’est prévu pour les proches aidantes ayant quitté leur emploi ou réduit leurs heures pour s’occuper d’adultes en raison de l’âge, de la maladie ou d’un handicap.
« Au lieu de couper dans les rentes de conjoint survivant, le Québec doit demander la création d’une commission ou un d’un groupe d’étude fédéral-provincial-territorial pour trouver des façons efficaces et équitables de réduire l’écart de 40% entre les revenus de retraite des femmes et des hommes » insiste Mme Sarazin.
Les groupes signataires demandent aussi des améliorations pour les rentes d’enfant de personne invalide et d’orphelin et les prestations de décès.
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