Dans la foulée de l’affaire Sklavounos et des agressions sexuelles survenues à l’Université Laval, le gouvernement du Québec annoncera ce matin l’injection de 44 millions de dollars sur cinq ans pour financer 55 actions dans le cadre de sa Stratégie pour contrer les violences et l’exploitation sexuelles (2016-2021).
Des 44 millions annoncés, 26 millions constituent de nouveaux crédits qui s’ajoutent aux 18 millions déjà prévus à l’enveloppe budgétaire allouée à cet effet.
La stratégie qui sera annoncée par la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, comportera 55 actions à entreprendre dans trois volets :
- La prévention – 5,2 millions
- L’intervention – 37 millions
- La recherche – 1,4 million
Le volet intervention, qui récolte la majeure partie du financement, consiste à accompagner les victimes sur le plan psychosocial, médical, policier et judiciaire à la suite d’agressions.
La Stratégie propose des mesures pour adapter le système judiciaire aux réalités des victimes et leur offrir un meilleur soutien psychologique et social, a déclaré la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée. Des mesures, incluant des plans de formation pour les intervenants ainsi que de la documentation et des outils d’information et de sensibilisation, sont également prévues pour répondre aux besoins spécifiques de la communauté LGBT. »
La ministre Vallée a également révélé que les procureurs devront désormais accompagner systématiquement les victimes d’agressions sexuelles tout au long du processus judiciaire et « pas uniquement le matin du procès ».
« Difficile d’établir une relation de confiance avec le procureur, avec la procureure, qui mène le dossier si on n’a pas ce lien personnel qui c’est tissé. L’objectif d’établir des rapports plus humains, des rapports qui vont être moins intimidants pour la personne victime, poursuit-elle. La victime doit se sentir supporter, et doit et pourra ainsi être mieux préparées à livrer son témoignage lorsque ce sera requis. »
Mme Vallée a ajouté que les procureurs devront recourir aux témoignages par visioconférence plus souvent pour protéger les victimes lors des comparutions.
Les cours d’éducation sexuelle en question
La députée de Québec solidaire (QS) Manon Massé a reproché, hier, au gouvernement d’avoir réduit le financement des organismes communautaires qui interviennent auprès des femmes. De son côté, le Parti québécois (PQ) demande au gouvernement de favoriser le partage d’informations entre les intervenants, les policiers et les médecins afin d’accélérer le traitement des dossiers d’agressions sexuelles.
Attendu depuis plusieurs années, le plan d’action du gouvernement en matière de violences sexuelles a été précipité par l’affaire Gerry Sklavounos, ce député libéral accusé publiquement d’agression sexuelle par une jeune femme de Québec, et par les agressions sexuelles perpétrées à l’Université Laval.
Un volet pour les femmes autochtones s’ajoutera ultérieurement. Cet aspect de la stratégie gouvernementale demeure inachevé puisqu’il est toujours l’objet de consultations publiques.
L’annonce gouvernementale a été faite au Y des femmes de Montréal qui a été créé il y a 142 ans pour venir en aide aux femmes migrantes. Des responsables du Y des femmes allaient accueillir les migrantes à leur arrivée pour leur éviter de tomber sous l’emprise de proxénètes.
Paru sur Ici.Radio-Canada.ca