La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) rencontre l’ONU

Montréal, 17 avril 2018. La CFVF rencontre cet après-midi la Rapporteure spéciale de l’Organisation des Nations unies sur la violence contre les femmes. Alors que les taux de dénonciation diminuent (de 30 à 22% en violence conjugale[1] et de 10 à 5% en agressions sexuelles[2]), que les agressions sexuelles et les séquestrations augmentent[3], que les conditions de vie des femmes se détériorent[4], et que les groupes qui œuvrent au plus près des femmes luttent pour leur survie faute de financement , l’état des lieux est inquiétant.

« Nous pensions naïvement que le gouvernement avait pris la mesure, avec #moiaussi et #Etmaintenant, du nombre de femmes violentées au Québec. », s’indigne Stéphanie Tremblay du RQCALACS. « Pourtant, les sommes accordées à la lutte contre la violence dans le budget 2018-2019 sont négligeables », ajoute Manon Monastesse de la FMHF.

« Rappelons que l’article 4 de la Déclaration sur l’élimination de la violence envers les femmes[5] appelle les États à « (…) mettre en œuvre sans retard, par tous les moyens appropriés », une politique visant à éliminer la violence à l’égard des femmes ! » mentionne Louise Riendeau du RMFVVC.

« Femmes en situation de handicap, femmes sourdes, femmes immigrantes et racisées, femmes de la diversité sexuelle, femmes ainées, femmes Autochtones, femmes en situation d’itinérance, femmes devant composer avec une problématique de santé mentale : toutes les femmes risquent d’être violentées », d’affirmer Julie Antoine, directrice générale du RLQ-Femmes de la diversité sexuelle. « Pour certaines, échapper à la violence est une véritable course à obstacles » fait remarquer Nathalie Desbois, de la Maison des femmes Sourdes de Montréal.

« Il va s’en dire que, malgré le fait qu’il ait longtemps été à l’avant-garde de plusieurs pays en matière d’action gouvernementale contre la violence envers les femmes, le Québec n’est plus à la hauteur de ses engagements. » ajoute Odile Boisclair de l’R des centres de femmes. « Cette rencontre permettra donc de mettre en lumière plusieurs dysfonctionnements québécois en matière de lutte contre la violence envers les femmes » d’affirmer Chloé Deraiche de l’Alliance.

« Nous évoquerons notamment l’accès et le traitement des femmes dans le système de justice » mentionne Yasmina Chouakri de la TCRI. « Il est essentiel que les femmes victimes obtiennent une réelle écoute du système judiciaire, qui puisse arrimer de manière efficace les différentes procédures pour mettre un terme à la violence institutionnelle que subissent les femmes » continue Vivian Michel, de FAQ.

« Nous insisterons sur l’égalité de fait pour toutes les femmes », ajoute Selma Kouidri du RAFH-DAWN.

La Coalition évoquera également le refus du Québec d’appliquer l’analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) lors de la production des politiques publiques et l’absence de consensus autour d’une définition claire de la violence conjugale, reconnaissant que les femmes sont les principales victimes, notamment au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

La Coalition pointera l’absence de transparence, de collaboration et de reconnaissance de l’expertise des groupes de femmes qui empêche un dialogue réel avec la société civile, notamment dans le cadre des consultations menées par l’appareil gouvernemental. Elle fera finalement état du manque de financement accordé aux groupes qui sont en première ligne dans le soutien aux victimes des multiples formes de la violence envers les femmes.

« En cette période préélectorale, nous espérons que cette rencontre fasse réfléchir les partis à leurs engagements » conclut Jennie Laure Sully de la CLES.

La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF)

La Coalition regroupe plusieurs groupes et regroupements œuvrant contre la violence envers les femmes dont les membres sont présents dans toutes les régions du Québec et soutiennent plusieurs dizaines de milliers de femmes annuellement.

 

[1] http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002-x/2014001/article/14114/section01-fr…

[2] http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002-x/2015001/article/14241-fra.htm – graphique 13

[3] https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/police/stati…, p. 16.

[4] http://www.rcentres.qc.ca/files/rfemmes-austerite-mars2016.pdf

[5] Résolution 48/104 de l’Assemblée générale

 

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Sources et info : 

Marie-Hélène Senay 
438 929 2201

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