Campagne pour redorer l’image des manifestants

manif

«J’ai senti que j’ai été intégré à une communauté qui était là pour un objectif plus grand qu’eux et moi. Occupy [Québec] a été pour moi un élément déclencheur pour aider la communauté et aider, ultimement, mon prochain.»

Les mots sont ceux de Sébastien Smith, présenté comme un «citoyen engagé» dans la première vidéo de la campagne Manifester m’a permis…, diffusée sur Facebook. 

«Depuis le printemps 2012, nous avons souvent été interpelés par des manifestants victimes d’abus policiers. L’attitude des autorités a changé envers les manifestants», explique le coordonnateur de la Ligue des droits et libertés section de Québec, Sébastien Harvey. 

Ce dernier estime toutefois que ce problème est lié à un sentiment généralisé dans la population. Les manifestants sont désormais perçus comme «des fauteurs de troubles qu’il faudrait contrôler». C’est ce que son organisme tente de corriger avec Manifester m’a permis…. 

Initiative d’un stagiaire

La campagne est née de l’initiative d’un stagiaire de la Ligue des droits et libertés section de Québec, qui a demandé à des manifestants de raconter leurs expériences et réflexions sur le sujet. Une série de capsules vidéos ont été faites à partir de ces entretiens. La première est parue la semaine dernière.

«On veut revaloriser l’image des manifestations et des manifestants, et souligner l’importance qu’ils ont dans le progrès social. Manifester permet de construire la solidarité et l’engagement citoyen dans la société», pointe Sébastien Harvey. «On ne parle pas seulement des mouvements étudiants. Avant le printemps 2012, il y avait également plus de tolérance envers les organismes communautaires et syndicaux.»

Ce respect des manifestants doit également prévaloir pour les groupes associés à la droite, voire l’extrême droite, admet-il lorsque questionné sur les manifestations pancanadiennes de samedi dénonçant la motion M-103 contre l’homophobie. Des groupes comme La Meute et Atalante Québec y ont notamment pris part dans la Capitale-Nationale.  

«Ça fait partie du débat public, tant que ces personnes-là ne commettent pas d’actes criminels ou de discrimination», nuance le coordonnateur.

Une contremanifestation avait d’ailleurs été organisée, à Québec, samedi, et les deux factions ont marché à proximité l’une de l’autre sans débordement.  

Bien qu’il s’agisse d’un objectif secondaire de la campagne, la Ligue des droits et libertés espère également toujours voir abolir le règlement 19.2 de la ville de Québec, exigeant d’aviser en avance la police de l’itinéraire et du moment d’une manifestation.

Paru sur Le Soleil 

crédits photo: Patrice Laroche