Syrie : les femmes (toujours) en première ligne

Mais qui sont ces Syriennes qui paient un si lourd tribut à la guerre ? Pour nous les présenter, l’ONG Human Rights Watch publie les témoignages de femmes détenues et maltraitées, et ce, par les différents camps du conflit.

Les femmes, nouvelles chefs de famille

En effet, les Syriennes, bien que menacées, continuent à être nombreuses à agir en tant que militantes, infirmières ou travailleuses humanitaires. Alors que leurs pères, frères, maris combattent sur les multiples fronts, elles sont beaucoup à être devenues de facto les chefs de famille, et à avoir ainsi la responsabilité de faire vivre leurs proches. Pour Liesl Gerntholtz, la communauté internationale doit immédiatement prendre conscience de ce qu’elles vivent au quotidien, en demandant des « comptes au gouvernement syrien et aux groupes armés pour les exactions commises à l’encontre des femmes et des filles ».

Torture, menaces de mort et exil

Parmi les témoignages recueillis, à la fois forts et très touchants, six anciennes détenues racontent avoir subi des tortures en détention, et l’une d’entre elles, confie avoir été victimes d’agression sexuelle à plusieurs reprises. Maisa, 30 ans, qui travaillait pour une chaîne de télé pro-opposition, a été arrêté et torturée toute une nuit par les forces gouvernementales : »Ils m’ont giflée. Ils m’ont traînée par les cheveux. Ils m’ont frappée sur les pieds, dans le dos, partout ». Berivan, 24 ans, a, elle, été menacée de mort par un groupe rebelle car elle portait le hijab (foulard) mais pas l’abaya (une robe ample courant le corps entier). Enfin, Amal, 44 ans, raconte avoir perdu quatre de ses cinqenfants en juillet 2013 dans des bombardements à Alep. Réfugiée en Turquie, elle dormirait dans un parc et survivrait grâce aux dons.  

Lire le rapport de Human Rights Watch : We are still here  

Lire l’article de Pauline Pellissier, le 03 juillet 2014, Grazia