Réactions au lendemain de la présentation du budget fédéral 2016

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Plusieurs associations réagissent positivement aux budget fédéral du gouvernement Trudeau.

L’ACHRU accueille favorablement la mesure sur la « mise de fonds » pour un logement abordable contenue dans le Budget fédéral 2016.

L’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU) a accueilli favorablement aujourd’hui les annonces contenues dans le Budget 2016 d’un investissement de 2,3 milliards $ en logement abordable et en itinérance répartis sur les deux prochaines années, et un engagement à consulter les parties prenantes sur l’élaboration d’une stratégie nationale en matière d’habitation qui doit être mise en œuvre au cours des huit années ultérieures. Cette approche et les investissements particuliers s’harmonisent avec beaucoup des recommandations soulevées par l’ACHRU et ses membres au cours de la dernière année dans le cadre de la campagne Un toit pour tous menée par l’ACHRU.

Plus précisément, au cours des deux prochaines années, le Budget prévoit 504 millions $ pour doubler l’initiative Investissement dans le logement abordable; 200 millions $ ciblant le logement abordable pour les aînés; 574 millions $ pour appuyer les projets de rénovation énergétique et d’économie de l’eau dans les logements sociaux existants; près de 90 millions $ pour appuyer les victimes hébergées dans les refuges pour les victimes de violence; 739 millions $ pour améliorer les logements dans les collectivités autochtones, inuites et nordiques; 111 millions $ pour améliorer la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance; 208 millions $ pour un nouveau Fonds pour l’innovation dans les logements locatifs abordables (répartis sur cinq ans); et 30 millions $ pour aider les pourvoyeurs à conserver les unités de loyer fondé sur le revenu.

Le Budget s’engage également à consulter les provinces et les territoires, les collectivités autochtones et autres, et les principales parties prenantes afin d’élaborer une stratégie nationale en matière d’habitation. 

Le Réseau canadien des maisons d’hébergement pour femmes (RCMHF) applaudit également la décision du gouvernement d’investir 89,9 millions sur deux ans pour la construction et la rénovation de maisons d’hébergement.

Pour les plus de 400 membres du Réseau, cet investissement sans précédent est le bienvenu. Au cours des 20 dernières années, le financement pour la rénovation et la construction des maisons d’hébergement n’a pas suivi le rythme de la croissance démographique du Canada. Construites dans les années 1970 et 1980, les maisons existantes ont  grandement besoin de réparations et de rénovations pour répondre aux besoins des femmes – notamment les femmes en situation de handicap qui sont surreprésentées parmi celles qui subissent la violence.

Le gouvernement fédéral a indiqué que les provinces et territoires ne seraient pas obligés de verser une contribution équivalente aux investissements. Il est implicite que ce sont les provinces et territoires devront défrayer les coûts de fonctionnement des maisons d’hébergement. Contrairement aux coûts uniques associés à la création de nouveaux espaces, leur fonctionnement quotidien est une dépense permanente.

Lise Martin, directrice générale du RCMHF a déclaré, «Dans notre plus récent sondage, plus de 60% des travailleuses en maison d’hébergement nous ont dit avoir dû compter sur des dons alimentaires au cours des derniers six mois. Bon nombre peinent à faire face à la hausse des coûts et la plupart n’ont pas vu leur budget de fonctionnement augmenter depuis au moins dix ans.» Depuis leur création dans les années 1970, les maisons d’hébergement sont devenues beaucoup plus qu’un endroit sécuritaire où se réfugier. En fait, pour chaque femme hébergée, cinq femmes additionnelles ont recours aux services fournis par les travailleuses, notamment la préparation de plans de sécurité, des services de counseling et de défense de droits et des programmes pour enfants.

Le RCMHF félicite également le gouvernement pour son investissement dans le logement social, un autre domaine trop longtemps négligé et qui a causé bien des problèmes. Dans de récents sondages, quand on a demandé aux travailleuses en maisons d’hébergement de nommer une seule mesure qui pourrait améliorer a vie des femmes et des enfants fuyant la violence, elles ont très fréquemment cité l’accès à un logement sécuritaire, accessible et abordable. «Nous allons veiller à nous assurer que les investissements dans le logement répondent aux besoins des femmes fuyant la violence et d’une coordination entre le secteur des maisons d’hébergement et celui du logement», ajoute Lise  Martin.

La Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec salue le budget déposé hier par le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau.

« La nouvelle Allocation canadienne pour enfants représente une avancée importante pour les familles que nous représentons », se réjouit Sylvie Lévesque, directrice générale de la FAFMRQ. « Une famille monoparentale avec un enfant de moins de 6 ans et un revenu de moins de 30 000 $ par année recevra une prestation de 6 400 $, soit une hausse de 1500 $ par rapport à ce qui existait jusqu’ici », poursuit-elle.

L’Allocation canadienne pour enfants (ACE) a non seulement l’avantage d’être non imposable, mais elle est également beaucoup plus simple, puisqu’elle remplacera le Supplément de prestation nationale pour enfants (SPNEP), la Prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE) et la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE). À certains égards, cette mesure rappelle le Soutien aux enfants instauré en 2005 par le gouvernement du Québec, inspirée en bonne partie par une proposition de l’économiste Ruth Rose élaborée à la demande de la FAFMRQ. Rappelons que le Soutien aux enfants a permis à des milliers de familles (particulièrement les familles monoparentales en situation de pauvreté) d’améliorer leur revenu de façon significative. À cet égard, l’ACE devrait être un levier important pour lutter contre la pauvreté des enfants canadiens et il faut saluer le choix politique que fait Ottawa de privilégier ce type de mesures tout en mettant fin à celles qui favorisaient les plus nantis, comme la fractionnement du revenu.

Renforcer les capacités de Condition féminine Canada

Les politiques publiques ont des effets différents sur les hommes et les femmes, et le gouvernement doit tenir compte de ces différences au moment de prendre des décisions. À cette fin, le budget de 2016 propose de renforcer les capacités de Condition féminine Canada. Les fonds serviraient à étendre la présence régionale de l’organisme dans l’ensemble du Canada et à soutenir les organismes locaux qui se penchent sur les questions liées à la condition féminine et à l’égalité des sexes. Les fonds proposés garantiraient en outre une analyse comparative entre les sexes plus uniforme à l’échelle du gouvernement fédéral en vue d’assurer une prise de décisions plus éclairée; ils soutiendraient également la création d’une unité spécialisée de recherche et d’évaluation au sein de l’organisme, chargée de présenter des recherches novatrices et fondées sur des données probantes qui portent sur
des questions concernant les femmes. L’investissement total serait de 23,3 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2016-2017.

Crédits photo: TVA nouvelles 

Pour voir le budget 2016 en résumé et au complet, voir les documents ci-dessous. 

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