Violence conjugale et féminicides Le gouvernement du Québec agit : près de 223 M$ pour mieux protéger les femmes

Forte du mandat que lui a confié le premier ministre, M. François Legault, la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Mme Geneviève Guilbault, en a fait l’annonce aujourd’hui avec la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest.

Elles étaient accompagnées de la députée de Lotbinière-Frontenac et adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique, Mme Isabelle Lecours, qui s’est vu attribuer le mandat de coordonner les travaux en lien avec les maisons d’aide et d’hébergement.

À la lumière des recommandations du Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, de même que des consultations menées par le gouvernement au cours des dernières années, ces mesures prioritaires viennent bonifier celles qui sont déjà en place. Elles seront déployées partout au Québec, y compris auprès des Premières Nations et des Inuits.

L’une des principales mesures prévoit un financement additionnel de 92 M$ sur cinq ans pour les maisons d’aide et d’hébergement de première étape. Ces sommes permettront l’embauche de ressources pour bonifier rapidement l’offre de services externes aux victimes (par exemple l’écoute téléphonique, l’accompagnement et les services sociaux) ainsi que la création et la consolidation de places.

Agir sur tous les fronts

Le plan présenté aujourd’hui et les investissements supplémentaires qui s’y rattachent visent à s’attaquer au fléau de la violence conjugale sous tous ses angles. Les autres mesures financées feront l’objet d’annonces ultérieures et serviront notamment à :

  • faciliter la sortie urgente d’un milieu dangereux et l’accès immédiat à une solution d’hébergement temporaire pour les femmes et leurs enfants;
  • augmenter le financement des organismes d’aide aux hommes ayant des comportements violents;
  • pérenniser les cellules d’intervention rapide intersectorielle existantes et en développer d’autres dans le but de couvrir toutes les régions;
  • assurer la création de nouvelles unités d’hébergement de deuxième étape;
  • ajouter des effectifs en violence conjugale au sein des corps de police, des services correctionnels et du Directeur des poursuites criminelles et pénales;
  • consolider l’intervention de l’organisme SOS violence conjugale, entre autres en bonifiant sa ligne téléphonique d’urgence et de référence 24/7 d’un service par clavardage et par texto;
  • appliquer dans l’ensemble du Québec, à l’exception de la cour itinérante, le principe de la poursuite verticale en matière de violence conjugale et d’agressions sexuelles, afin que la personne victime puisse être accompagnée d’un seul et même procureur du début à la fin.

Citations :

« Les cas de violence conjugale se multiplient, et les dix féminicides que compte le Québec cette année dépassent l’entendement. Il faut que ça cesse. Aujourd’hui, nous annonçons notre plan pour faire face à l’urgence : une série de mesures qui reflètent les multiples facettes de la lutte contre la violence dont sont victimes les femmes et les enfants, à commencer par le rehaussement des services en maisons d’hébergement d’urgence. Mes collègues et moi sommes déterminés, avec la mobilisation de tous nos citoyens, à enrayer le fléau de la violence par la sensibilisation, l’action et la dénonciation. Restons attentifs aux signaux, sauvons les femmes. »

Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale

« Les sommes que nous annonçons s’ajoutent aux investissements sans précédent de notre gouvernement pour lutter contre la violence conjugale. Cette annonce est possible grâce à l’excellente collaboration que nous avons développée avec les maisons d’aide et d’hébergement. Nous partageons la même volonté de sécuriser les femmes pour éviter que leur quotidien et celui de leurs enfants soient bouleversés par la violence. Je suis fière que notre gouvernement pose des gestes concrets pour freiner la violence faite aux femmes, et nous allons continuer le travail. »

Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine

« C’est de façon proactive que je compte participer à l’effort collectif pour endiguer la violence faite aux femmes. Je me sens privilégiée d’avoir eu le mandat d’établir une relation étroite avec les maisons d’aide et d’hébergement d’urgence du Québec et les principaux intervenants du milieu. Il faut que les choses changent. Je suis solidaire des femmes et je souhaite qu’elles trouvent plus aisément, par l’annonce que nous faisons, le chemin et les moyens de s’en sortir. »

Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac et adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique

« Nous accueillons plus que favorablement les annonces du gouvernement, soucieux de mieux répondre aux besoins des femmes violentées et de leurs enfants. Ce rehaussement très attendu permettra de bonifier sensiblement les services offerts par les maisons et d’optimiser leur capacité d’hébergement. Alors que la série noire de féminicides se poursuit au Québec, le gouvernement a entendu nos appels du cœur et propose une collaboration historique qui, nous l’espérons, permettra de dégager des solutions ensemble – à court, à moyen et à long termes – pour protéger les femmes et les enfants contre la violence et viser une société plus égalitaire. »

Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

« Nous saluons l’annonce du gouvernement qui mise sur des actions fortes et concertées pour endiguer la violence conjugale, à court, moyen et long termes. Ces nouveaux engagements permettront, d’une part, aux maisons d’aide et d’hébergement, spécialistes en violence conjugale, de bonifier les services d’accompagnement avec ou sans hébergement et, d’autre part, d’améliorer la réponse collective aux besoins divers des femmes. »

Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

 

Faits saillants :

Le groupe d’action gouvernementale est composé de la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Mme Geneviève Guilbault, de la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest, du ministre de la Justice, M. Simon Jolin-Barrette, du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, M. Lionel Carmant, du ministre responsable des Affaires autochtones, M. Ian Lafrenière, de la députée de Lotbinière-Frontenac et adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique, Mme Isabelle Lecours, et du député de Chauveau et whip adjoint du gouvernement, M. Sylvain Lévesque.
Les élus poursuivront leurs travaux au cours des prochains mois afin de proposer des mesures additionnelles répondant aux recommandations du Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale déposées en décembre 2020.

Ces nouvelles sommes portent à plus de 425 M$ les récents investissements du gouvernement actuel dans la lutte contre la violence faite aux femmes :

  • 180 M$ en décembre dernier pour la mise en place du Plan d’action spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des victimes 2020‑2025;
  • 22,5 M$ sur cinq ans pour rehausser le financement des maisons d’hébergement à l’occasion du budget 2021-2022.

Les deux maisons d’aide et d’hébergement hors communauté et les six maisons d’hébergement dans des communautés conventionnées des Premières Nations et des Inuits sont également incluses dans ce rehaussement des sommes investies.

À propos de SOS violence conjugale

SOS violence conjugale contribue à la sécurité des victimes de violence conjugale et à la réduction de la violence conjugale et de ses conséquences en offrant des services aux victimes, à la population et à toutes les personnes touchées par la violence conjugale. Pour toute demande d’aide : SOS violence conjugale, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au 1 800 363-9010. Service confidentiel et gratuit.

À propos de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

La Fédération représente 36 maisons d’hébergement au Québec qui accueillent chaque année près de 3 000 femmes et leurs 1 500 enfants, victimes de violence conjugale et familiale, de traite et de violences basées sur l’honneur, d’agressions et d’exploitation sexuelles, etc. Elle répond à plus de 50 000 appels et assure plus de 175 000 suivis individuels. Elle soutient, par l’entremise de ses services externes, plus de 5 000 femmes et enfants. La Fédération représente également près de 150 unités de deuxième étape dans une dizaine de ressources qui hébergent les femmes et leurs enfants pour des séjours plus longs.

À propos du Regroupement des maisons d’hébergement du Québec

Chaque année, les 43 maisons membres hébergent plus de 2 700 femmes et 2 200 enfants et répondent à plus de 17 500 demandes de services sans hébergement. Au total, elles répondent à plus de 84 000 demandes de soutien venant non seulement de femmes, mais également de proches, de professionnels ou d’autres organisations. Les personnes faisant appel aux maisons peuvent bénéficier d’écoute, de consultations, d’accompagnement dans certaines démarches juridiques et de nombreuses ressources. Les services sont gratuits, confidentiels, offerts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.